Règlement de comptes cinéphiles à OK Tamines
Pendant dix ans, Bernard de Nicolas a recherché des affiches de westerns. Après en avoir collecté 800, il vient de publier un livre.
- Publié le 07-08-2019 à 06h00
:focal(507x454.5:517x444.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PI5AEWDB35GDDBQFSD5EN6UHMY.jpg)
«Mes 60 premières affiches, je les ai mises sous un cadre et les ai accrochées dans une pièce que nous avions spécialement dédiée à cette collection. Mais, au fur et à mesure que les autres affiches sont venues grossir la collection, cela n'a plus été possible.» Bernard de Nicolas prenait là une sage décision. Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 800 affiches de westerns que le Taminois peut extraire de ses classeurs spécialement adaptés au format des affiches. «C'est un format typiquement belge, très prisé par les collectionneurs, on les qualifie d'affichettes en comparaison à celles, de plus grand format, qui garnissent par exemple les couloirs du métro parisien», précise Bernard de Nicolas.
Adolescent, il était friand de ce genre de films: il épluchait L'Echo, toutes-boîtes local, pour découvrir les séances qui étaient programmées. «Il y a eu jusqu'à cinq cinémas à Tamines: le Nova, le Luxor, le Stuart, le Paris, qui auparavant s'appelait le Trianon, et le Caméo, qui existe toujours. J'allais voir les westerns et, comme beaucoup, je croyais au leurre du bon Blanc qui se défend contre les cruels Indiens. J'ai compris plus tard que ce Blanc était sans doute un des plus grands prédateurs présents sur Terre!» Il y a vingt ans, Bernard a été frappé de collectionnite aiguë. Lors d'un anniversaire, son épouse et son beau-fils Alberto lui avaient offert trois affiches de cinéma: des westerns, forcément! Le début d'une quête effrénée.
«Je m'étais fixé comme objectif d'en avoir 1 000». Mais ce type de collection est plus difficile à mener que les timbres ou les monnaies. Il n'y a pas de clubs dans lesquels les amateurs peuvent échanger leurs trouvailles et se refiler quelques bons filons. Qu'à cela ne tienne: «J'avais trouvé deux magasins à Bruxelles et un à Charleroi. De plus, il y avait une bourse à Waremme et une autre au Woluwe Shopping Center.» L'objectif, trop ambitieux, a été revu à la baisse au cours des années tout en se doublant d'un nouveau défi. «Ma collection, ce ne sont que des westerns américains. Pour certains, l'affiche mentionne le cinéma dans lequel le film a été projeté. Certains étaient même enfants non admis, parfois à cause de la violence, plus souvent parce qu'une partie de jambe ou de buste était trop visible. Mon objectif était alors devenu de visionner ces 800 westerns, d'en écrire un résumé et un commentaire.» Ce qui a pris une dizaine d'années à ce prospecteur. «Vous n'imaginez pas le nombre d'heures passées à feuilleter dans des tas de centaines d'affiches qui n'étaient jamais classées par thème!» Aujourd'hui, il vient de faire imprimer un imposant recueil qui couronne cette quête. «Maintenant, place au vélo», lance le Taminois friand de promenades.