EN IMAGES| Lapuss’ et Le Goum ont adopté "Comme des Bêtes" en BD
Les auteurs locaux ont la cote pour tutoyer les héros américains. Lapuss’et Le Goum s’emparent en gags du dessin animé "Comme des Bêtes".
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- Publié le 15-07-2019 à 00h00
Un vendredi pas comme les autres dans une grande librairie de Charleroi. Deux clients, comme des gamins dans un magasin de jouets, cherchent, parmi les rayons pleins à craquer de centaines de nouveautés, l'album tout chaud dont ils sont les auteurs. Il sera sans doute écoulé à plus d'une centaine de milliers d'exemplaires dans le monde (une vingtaine de traductions). Les auteurs de BD ne sont pas comme les stars du rock ou du cinoche. C'est dans l'anonymat le plus complet que Lapuss', le Carolo, et Le Goum, le Taminois, trouvent le présentoir sonore (une petite pression et une horde de chiens aboiera) mettant en valeur le premier album BD de Comme des Bêtes aux Éditions Dupuis. À l'instar des Minions…dont Lapuss est également le scénariste, avec le dessinateur bouffalonien, Renaud Collin.

Max le jack russel, Ozone le chat sphynx (avec une frimousse de méchant comme on n’en avait plus vu depuis longtemps), Pompon le lapin machiavélique et leurs amis de tous poils, plumes et écailles sont les stars des écrans cet été, notre duo de bédéastes a accepté le défi de les adopter.

La vie privée des animaux… de compagnie
Déjà papa d'autres bestioles de BD, Lapuss's'est amusé à imaginer la vie privée de ces animaux de (bonne) compagnie, surtout lorsque leurs maîtres ne sont pas là. «C'est une valeur sûre. Tout le monde en a ou en a eu un, ou presque. Même des iguanes ou des mygales. En plus, ils sont amusants, ils sont plus expressifs que les humains. Comme des Bêtes amène un ton irrévérencieux à côté de l'aspect mignon. Notamment, avec les frères des gouttières, association de fouines, de crocodiles et d'autres qui errent dans des égouts dégueulasses et ne sont pas des plus civilisés. » «Tout le monde peut se reconnaître dans les animaux, ajoute Le Goum. En les dessinant, je me suis rendu compte à quel point ils avaient été bien choisis pour le film. »
Comme s’il s’était préparé à ce moment, le dessinateur noircissait depuis longtemps un carnet de croquis d’animaux. Sans avoir jamais, jusqu’ici, fait de ceux-ci des personnages principaux.
Peu avant la sortie, Le Goum est parti en week-end au Zoo bédéphile de Mulhouse et a testé la cote de popularité de ses héros. «Pompon, le lapin blancest le préféré des enfants. » Des enfants que cible ce premier album, mais pas que. «Je n'écris pas pour les enfants, assure Lapuss'. Je veux mettre les lecteurs sur un pied d'égalité, que chaque public y trouve son compte. Avec un regard adulte. Pompon, c'est le plus petit, on se sent proche de lui. Mais lui se surestime, il se pense titan (NDLR. et super-héros dans le second film) mais c'est un lapin blanc. »



Ils ont trouvé 'funny' pas mal de nos gags. Mais commeje suis plus sensible aux mauvaises critiques qu'aux bonnes… Cela dit, un changement dont je ne voyais pas l'intérêt a été pointé du doigt par un chroniqueur américain: il lui avait permis de mieux adhérer à notre album. Comme quoi… » Côté dessin, un dentier trop crado et un os placé tel un cigare dans la gueule d'un chien ont dû être remaniés.

«Sur 65 gags écrits jusqu'ici, seulement cinq ne sont pas passés. Dans une de nos planches, nous avions planté le décor autour de l'échoppe d'un prêteur sur gage, avec en devanture une statue d'Indien. Un objet choquant en Amérique, vu comme hyper-raciste. Ce n'est pas notre culture, nous l'avons fait innocemment… D'autant qu'on voit ça dans les films… d'un autre temps, fruits d'une Amérique encore raciste. Dans la version finale, l'Indien a donc été remplacé par un clown.», explique encore Lapuss'. Une polémique est si vite arrivée.


Game of Thr… Crowns
Oubliez Game of thrones, place à Game of crowns. Les clowns ne sont jamais loin. Et Lapuss' refait l'histoire en compagnie des fidèles trublions Baba et Tartuff. «La parodie, c'est un exercice qui me plaît beaucoup. L'univers visité a déjà sa structure qu'il suffit d'adapter. Game of Crowns est publié en France, en Allemagne et en Belgique. Des pays où il y a un droit, territorial, à la parodie. Il n'en irait pas de même aux États-Unis. Pour l'anecdote, ce projet, je l'ai d'abord proposé à Casterman. C'est mon principe, quand j'ai une nouvelle idée, je la propose d'abord aux éditeurs dont je suis convaincu qu'ils refuseront. Sauf que Casterman nous a suivis.. » Avec la même équipe, Lapuss' signe aussi Space Wars dont vous devinerez aisément le film original.



