Le Caméo, cinéma de quartier et rêve d’enfance

Le Caméo, ce n’est pas qu’à Namur. À Tamines, c’est une salle unique, gérée par Vivian Audag, un passionné tombé dedans dès le plus jeune âge. Le quotidien de son cinéma, son histoire mais aussi son sentiment sur la fermeture de l’Eldorado, il fait le tour.

Christophe DE BOOSE

Avec la fermeture annoncée de l’Eldorado, les regards se tournent vers les autres cinéma privé. En 2008, cela faisait 25 ans que le bâtiment qui abrite aujourd’hui le Caméo de Tamines avait arrêté son projecteur, remballé ses pellicules et fermé ses portes. Vivian Audag, avec l’aide de sa compagne a relancé tout ça et, pour l’instant, ça marche.

Vous êtes à la tête du Caméo de Tamines depuis 8 ans, comment êtes-vous arrivé ici?

Je suis arrivé après l’implantation des gros complexes comme l’Acinapolis à Jambes et le Cinépointcom de Charleroi qui est à 12 minutes d’ici. Je savais tout ça en ouvrant mais je voulais un cinéma de proximité, familial. J’ai fait beaucoup de recherches avant de dénicher ce cinéma.

Et la formule fonctionne?

Oui clairement. Je suis seul aux manettes, ce qui fait que les clients ne se trouvent pas dans un complexe où ils sont comme des numéros. Parfois, les clients se plaignent de l’ambiance des gros complexes, où l’accueil est plus froid. Ici, à l’accueil, c’est moi, à la caisse c’est moi, au bar c’est moi. On se tutoie, on est dans une ambiance familiale. Ce n’est pas rare que le cinéma ferme à 2h du matin alors que la dernière séance est finie depuis plusieurs heures. Tout ça parce qu’on se met à discuter du film à la sortie, dans le hall d’entrée. J’ai toujours considéré la relation avec le client comme quelque chose de primordial. C’était mon rêve d’ouvrir une salle de cinéma de quartier parce que je suis là-dedans depuis que je suis tout petit.

Une salle unique, ce n’est pas risqué?

En quelque sorte, mais vu que c’est une salle familiale, tout le monde y trouve son compte. Quand vous allez dans un grand complexe, vous pouvez y aller sans savoir ce que vous allez aller voir. Tandis qu’ici, le film est prévu à telle heure, les clients qui viennent le savent.

Comment voyez-vous l’avenir?

Je n’aurai jamais la possibilité d’organiser des séances avec des acteurs connus qui viennent pour les avant-premières. Pour les 10 ans du cinéma, j’aimerais obtenir un subside pour rénover les lieux. Pour l’instant, je n’essuie que des refus. Mais à côté de ça, je suis passionné par mon métier. Je bosse 7 jours sur 7 avec joie.

Vous devez avoir certaines anecdotes?

J'ai débarqué ici parce qu'à l'époque je prenais le train. Il passait toujours par Tamines. Quand j'ai eu la liste des cinémas de la Province de Namur pour mes recherches, je suis tombé sur ce cinéma. J'ai choisi de me lancer dans ce pari mais je ne voulais pas une salle toute neuve. Et quand j'ai rouvert, des personnes âgées du quartier sont revenues dans le cinéma de leur enfance. Ils me demandent encore bien d'aller voir la cabine de projection. Et puis bien sûr, il me raconte des souvenirs de leur enfance, des choses qu'ils ont vécus dans ce cinéma, du style à voix basse «J'ai été conçu ici»

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