«À Namur, le Caméo a tué l’Eldorado»
La fin de l’Eldorado est un choc pour les Namurois mais aussi pour Vivian Audag. Le patron du cinéma taminois impute clairement la responsabilité de cette fermeture au Caméo de Namur.
Publié le 08-12-2016 à 05h00
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Il fustige la programmation du cinéma de la rue des Carmes ainsi que les aides financières dont il a bénéficié. Un ensemble d’éléments qui, à ses yeux, a tué l’Eldorado. «Je connais Isabelle Vanschel depuis longtemps et au moment de l’annonce de la réouverture du Caméo, elle m’avait déjà fait part de ses craintes. Moi je ne voyais pas pourquoi. Avec une programmation «films d’auteurs», il n’y avait pas de raison que sa réouverture nuise à l’Eldorado. Sauf que très vite, le Caméo n’a pas respecté sa promesse, en programmant du cinéma commercial et personne à la Province ou à la Ville n’a mis le hola! Ils promettaient une programmation de qualité, de films d’arts et d’essais, de cinéma belge, de documentaire, courts et moyens métrage. À aucun moment ils ne parlaient de programmation commerciale, c’est même ce qu’il défendait, Rien que cette semaine, à l’affiche il y a “Sully” de Clint Eastwood, “Vaiana” le dernier Disney, “Premier contact” un blockbuster et “Les animaux fantastiques” le spin off d’Harry Potter… et il y aura très bien le nouveau “Star Wars”…ce n’est pas ce que j’appelle de l’art et de l’essai».
Une réouverture à grands coups de subsides
Outre la programmation loin du cinéma d'auteur promis par les Grignoux, Vivian Audag dénonce aussi les subsides reçus pour le projet. «Alors je sais qu'on va me dire que le Caméo est géré en ASBL alors que mon cinéma et l'Eldorado sont des SPRL. Mais s'ils ne respectent pas la ligne de conduite qu'ils s'étaient fixée et qui leur a fait obtenir tous les subsides, ce n'est pas juste. L'arrivée des Grignoux a Namur s'est fait à grands coups de subsides que j'estime déloyal». Vivian, documents à l'appui nous livre les chiffres qui, il est vrai sont importants alors qu'ils ne concernent que la gestion du cinéma, le bâtiment ayant été racheté par la Ville en 2005. «Annuellement, il est prévu que le Caméo reçoive 438 000€ la 1re année, 442 000€ la 2e et 446 000€ la 3e ! C'est énorme quoi! S'il n'était pas subsidié, est-ce qu'il serait rentable? Rajoutez à ça le prix des tickets, inférieur à 5€, comment voulez-vous lutter?»
Le Caméo de Tamines fêtera ses 10 ans en juillet 2018. Vivian Audag a déjà entrepris les démarches pour obtenir des subsides. Mais les réponses ne sont pas positives. «On me répond "Désolé on ne peut rien vous allouer comme subsides parce que vous n'êtes pas une ASBL". Il y a 5 ans on a reçu un subside pour le passage au numérique mais comme toutes les salles de cinémas de la Province de Namur».
Vivian ne compte en tout cas pas lâcher l’affaire. Son cinéma, c’est son rêve et il donnera tout pour lui.