Saint-Gobain Glass: les syndicats, en verre et contre tout
La direction de Saint-Gobain Glass se dit surprise par la réaction des délégués. «C’est bien ce qu’on visait» répond-on du côté syndical.
Publié le 13-02-2014 à 06h00
:focal(507x368.5:517x358.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OVJFI4XUVJCDVHCDUTH4MZHSJU.jpg)
Hier, 8h30. Devant le site de Saint-Gobain Glass, tout est étonnamment calme. Les travailleurs arrivent aux compte-gouttes. Dans 30 minutes, le conseil d'entreprise extraordinaire que doit décider de leur avenir et censé débuter. Les pronostics vont tous dans le même sens: «C'est fini, ils ferment», déclare Didier, ancien travailleur venu apporté son soutien à ses ex-collègues. Les mines sont grises.
9 h. La réunion doit débuter. «La décision ira vite, ça ne va pas traîner» entend-on. Et de fait, 10 minutes plus tard, le verdict tombe, mais il est surprenant. «Il n'y a pas eu de réunion, nous n'avons pas accepté de discuter avec la direction. Qu'ils trouvent des solutions mais qu'ils arrêtent de nous en faire voir de toutes les couleurs», explique Rene Poletto délégué CNE.
Quelques minutes plus tard, les syndicats et les travailleurs sortent calmement. «Nous n'avons pas voulu acter l'intention de la direction. Nous avons pris d'emblée la parole pour signifier que nous refusions la fermeture. Ils n'ont eu le temps de rien dire. Les politiques doivent intervenir et trouver des solutions avec la direction» explique José Berlemont, délégué principal SETCa.
La fermeture de l'entreprise semblait inéluctable. «La direction de l'entreprise souhaite maintenir un dialogue social et reconvoquera prochainement les représentants syndicaux pour une nouvelle réunion du conseil d'entreprise extraordinaire», a annoncé Agnès Deltenre, porte-parole de Saint-Gobain Glass Benelux. La porte-parole précise que le conseil d'entreprise extraordinaire avait bien démarré mercredi matin à 9hmais qu'il n'a pas pu aller à son terme car les syndicats l'ont écourté, ne souhaitant pas écouter le message de la direction qui s'est étonnée de cette réaction.
«Le gouvernement wallon va prendre contact avec l'ensemble des parties dans les meilleurs délais afin d'entendre les différents points de vue», a annoncé mercredi après-midi le porte-parole du ministre wallon de l'Économie, Jean-Claude Marcourt, à la suite du conseil d'entreprise extraordinaire avorté. Le ministre prendra donc vraisemblablement contact avec les différentes parties très prochainement afin d'entendre les syndicats et la direction et de dégager des solutions.
La situation est donc en stand-by pour le moment mais les prévisions à court terme ne sont pas folichonnes. Les travailleurs et syndicats en sont conscients. «On voit que la situation ne va pas en s'arrangeant. Nous étions 3 000 il y a 30 ans. De restructurations en restructurations, il reste 300 personnes sur le site».