Mettet: le quartier logaisse est relancé
La Dinantaise relance un second marché pour achever le chantier du lotissement Logaisse. Celui-ci était figé depuis plus d’un an à cause d’une faillite.
Publié le 17-02-2022 à 18h41
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A Mettet, le nouveau lotissement dit Logaisse va revoir incessamment des gens du bâtiment à l’œuvre. Pas des maçons ni des toituriers, puisque les 30 logements sont déjà sortis de terre, ainsi qu’un morceau de la voirie, mais tous les autres corps de métier ayant à voir avec les finitions.
Ce projet immobilier public, la société coopérative de logements sociaux La Dinantaise l’avait porté comme un emblème de sa vitalité et de son énergie à construire des logements de qualité à basse énergie au juste prix, en partenariat avec la commune de Mettet.
À l’origine, ce lotissement à Mettet aurait dû être exemplaire. Mais le chantier s’est grippé. Bien que touchant à sa fin, il est soudain sorti des clous, sans préavis.
Le gros œuvre fermé à peine achevé, l’entreprise générale de construction Cobardi, de Monceau-sur-Sambre, a fait faillite, fin septembre 2020.
Dans ce secteur, les fréquents dépôts de bilan plongent les maîtres d’ouvrage dans les ennuis, financiers notamment, en retardant les échéances. La Dinantaise, qui aurait dû disposer des logements en 2021, accuse un retard d’une grosse année sur le calendrier initial.
Nous l’avions visité il y a tout juste un an, cheminé sur la voirie déjà existante du 11 novembre. À deux pas du cimetière, le site, figé, donnait l’impression d’avoir été abandonné à la hâte, du jour au lendemain, et depuis un certain temps, en témoignaient quelques actes de vandalisme.
Cette atmosphère va donc prendre fin.
Ce jeudi matin, le directeur de La Dinantaise Omer Laloux a annoncé la reprise des travaux. De quelle manière? "On relance les appels d'offres pour finaliser les phases 1 et 2", qui comprennent chacune 15 logements, qu'il reste à finir.
En mars 2021, Omer Laloux espérait encore remettre les clefs aux premiers propriétaires pour l’été. Des 30 logements publics, six seront en effet vendus. C’était trop optimiste.
La Dinantaise a dû s’accommoder de délais trop longs, indépendants de sa volonté, d’abord pour que le tribunal désigne un curateur, ensuite pour faire un relevé exhaustif du travail ayant été fait, bien fait et mal fait.
Enfin, La Dinantaise, pour récupérer l’argent cautionné en banque par l’entrepreneur failli, a dû sortir les rames. Il s’agit de garanties, destinées justement à amortir le choc financier du maître de l’ouvrage en cas de faillite.
"On pensait que cette restitution ne serait qu'une formalité. En réalité, on a dû prendre un avocat, et on a perdu 7 mois", regrette Omer Laloux. Cette garantie représentant quand même 170.000€, on comprend mieux. En y ajoutant les soldes des crédits budgétaires (donc le non-dépensé), le directeur sera donc en mesure d'honorer les factures du second entrepreneur qui remportera le marché public.
Six logements pour l’été
Pour aller plus vite, il a même reçu délégation du conseil d’administration.
La réparation des ouvrages bâclés s’élève malgré tout à 90.000€.
Ce chantier de remise aux normes sera suivi de celui des finitions. Il reste à débourser 900.000€, pour installer les chaufferies (au gaz naturel) et les sanitaires, placer les menuiseries intérieures, dont les escaliers, tirer les câbles et implémenter les coffrets électriques.
Le directeur a cette fois de bonnes raisons de croire que les six premiers logements acquisitifs pourront être vendus avant l’été. Les candidats acheteurs, et locataires, se pressent au portillon.
Tous les autres logements, de 90 à 100 m2 sur deux niveaux, sont réservés au marché locatif.
Afin de garantir une mixité sociale, et ne pas tomber dans la ghettoïsation, La Dinantaise pratique trois types de loyers: le loyer modéré (ou social), le loyer moyen et le loyer à l’équilibre (se rapprochant de la valeur locative d’un logement similaire dans la commune). Le loyer modéré ne dépasse pas 20% des revenus du locataire.
La fin est donc proche. "On met la gomme. Il faut que les 30 logements soient occupés à l'automne", a indiqué le directeur.
Ce dernier loue son excellente collaboration avec l'autorité communale et le CPAS local. "À Mettet, en matière de logements, la dynamique est remarquable."
Depuis 1996, c’est en effet plus ou moins 90 logements, rénovations comprises, qui ont été mis avec succès sur le marché locatif.