L’église Saint-Jean de Mettet est refermée
Après le curé de Mettet, c’est l’échevin des Cultes, Franz Coppens, qui commente l’effondrement d’une partie de la corniche de l’église. La Commune, dit-il, a payé un lourd tribut à la rénovation de cet édifice.
Publié le 11-02-2022 à 19h47
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Maudite, l’église Saint Jean-Baptiste de Mettet, dont la restauration fait parler d’elle depuis… 2011? Personne ne s’aventurera jusque-là, mais, en ce qui concerne le discret échevin des Cultes, Franz Coppens, la Commune dit-il a payé un lourd tribut (financier s’entend) à la rénovation de cet édifice qui trône au cœur de Mettet. Jugez plutôt: près d’un million€, que l’on voit à peine, noyé dans ce qu’il reste à faire.
Dans notre édition de mercredi, nous évoquions la dernière vicissitude en date: l’écroulement d’une partie de la corniche de plâtre culminant à une dizaine de mètres de hauteur.
Le prêtre desservant l’église Saint-Jean-Baptiste, l’abbé Xavier Van Cauwenbergh, nous avait alertés, désolé. Malgré le dégagement d’un nuage de poussières blanches, le prêtre imaginait possible d’y célébrer la messe après un grand époussetage.
C’était sans compter sur la décision du bourgmestre Yves Delforge de fermer à nouveau l’édifice au culte, par mesure élémentaire de sécurité, afin d’éviter un accident qui aurait pu se terminer beaucoup plus mal, en blessant un paroissien.
Le retour printanier du coq
L'échevin des Cultes prévient déjà que l'église ne pourra rouvrir qu'après la fin des réparations, et qu'il reste beaucoup à y faire au niveau des peintures et du plafonnage. Elle restera donc fermée jusqu'à nouvel ordre, "sans doute trop longtemps pour la patience de nos concitoyens."
Une bonne nouvelle cependant: la croix de l'église et son coq, restaurés, seront bientôt re-perchés au clocher. "Ce n'est plus qu'une question de mois, probablement au printemps". C'est un coq redoré, juché sur une croix remise à neuf, qui affrontera à nouveau les éléments.
Le collège communal n'a guère goûté le commentaire de l'abbé Van Cauwenbergh, estimant que l'autorité communale ne fait pas une priorité de la restauration de son patrimoine religieux. "Les travaux urgents ont toujours été réalisés selon leur degré d'urgence, que ce soit pour une église, une chapelle ou un presbytère. Le collège a toujours fait preuve de vigilance", explique-t-il. Le collège n'est pas le seul à intervenir dans l'entretien des bâtiments dédiés au culte. Les conseils de fabrique, qui reçoivent chaque année un budget de fonctionnement (variable selon les paroisses) veillent au grain. "Lorsque les fabriciens constatent des dégâts, tels que des vitraux cassés, des chaudières en panne, des taches d'humidité aux murs ou des portes défectueuses, ils nous en informent, afin que les réparations soient réalisées dans les meilleurs délais. Pour ce qui est des travaux plus légers (une retouche de peinture par ci, une ampoule à remplacer par là), ils les prennent en charge afin d'éviter une aggravation et des frais supplémentaires." Ils agissent donc en bon père de famille.
Pour finir, l'échevin des Cultes évoque le rôle social et le caractère socio-culturel des églises: "Des couples (évidemment croyants) souhaitent renouveler leurs vœux dans l'église où ils ont été baptisés, où ils se sont mariés, et ils souhaitent y finir leur vie. Ils sont attachés à leur église", explique Franz Coppens, soucieux de remettre l'église au milieu du village.
Il est conscient qu'il y a peut-être trop d'églises par rapport au faible nombre de pratiquants: "Peut-être que certaines églises devront être amenées à abriter d'autres activités que le culte. Nous devrons mener ces réflexions avec sérénité", conclut-il.