La bibliothèque Yvonne Vassaux?
Une motion des Verts réconcilie brièvement les parties: baptiser un espace public du nom d’une héroïne née à Ermeton.
Publié le 27-03-2021 à 06h00
Yvonne Vassaux, vous connaissez? Cette dame, qui n'a que 18 ans quand elle entre en résistance contre l'envahisseur allemand, est née et dédécédée à Ermeton-sur-Biert. Elle a été arrêtée par la Gestapo, déportée dans un camp puis libérée, le 3 mai 1945. Un parcours héroïque. «Ce serait faire son devoir de mémoire, et reconnaître son (courageux) engagement que d'attribuer son nom à un espace public ou bâtiment public», souligne Bénédicte Rochet. Ce ne serait là que justice. L'écologiste a fait le compte: la gent masculine, de Joseph Meunier à André Bodart, de Joseph Meunier à..Félicien Rops, est surreprésentée. Seule une femme, et une reine, a son nom sur une plaque: la reine Élisabeth. Elle pointe l'œuvre d'art exécutée par un enfant du pays, Félix Roulin, qui orne le rond-point, à l'entrée de Mettet: «Elle représente une femme nue, faisant fi de toute considération de discrimination de genre.»
La majorité opine. Pourquoi pas? «Il y a toute une procédure à respecter. Pas sûr que la commission de la toponymie donne son accord mais ouvrons un dossier», acquiesce le mayeur.
Pour Damien Floymont, le conseil ne peut qu'être sensible à cette proposition. À Mettet, on a baptisé une rue du nom de la femme de Félicien Rops. Mais, bizarrement, seul Félicien a eu l'honneur de figurer sur une plaque par ses nom et prénom. «Rétrospectivement, nous aurions dû appeler cette rue, rue Charlotte de Faveaux. Mea Culpa. On a manqué là de clairvoyance.» Même enthousiasme du côté de l'échevin de la Culture, Jean-Benoît Ruth: «À propos de Madame Vassaux, pour marquer le coup et aller vite, on pourrait le faire sur un bâtiment culturel. Pour Yvonne ou pour une autre dame, il y a un travail de recherche à faire, avec nos historiens et peut-être avec nos élèves. La bibliothèque va avoir 30 ans, et elle s'appelle toujours la bibliothèque communale. Voilà une opportunité rapide…»
Mettet pas en Basse-Sambre
Autre question d'actualité, posée par Écolo et Jean Adam (PS): la supracommunalité. Un concept en vogue, encouragé par des subventions. Le BEP a approché le collège de Mettet pour qu'il rejoigne «Val de Sambre», sorte de supercommune qui donnerait du poids à la Basse-Sambre pour exister entre Charleroi et Namur et obtenir des subventions régionales. Mettet a poliment décliné la proposition chère au bourgmestre de Sambreville, Jean-Charles Luperto. «Mettet aurait-elle loupé le coche?» et, pire, fait capoter le projet, questionne Bénédicte Rochet. «Mettet n'a rien fait capoter. Au total, c'est trois communes qui ont refusé (dont Jemeppe), rectifie le mayeur.
Le Val de Sambre? Mettet y perdrait son âme. «Parce que notre commune est rurale, avec une autre densité de population et une autre sociologie, nous nous sentons plus proches de communes de l'Entre-Sambre et Meuse, comme Florennes, Philippeville, Walcourt, avec lesquelles on partage déjà des projets», argumente Yves Delforge. Jean Adam défend âprement ce Val de Sambre liant Mettet la rurale et la Sambre industrielle.
Mais, pour le mayeur, Jean n’écoute pas.