C’est fou comme on se déteste
Vaccination, supracommunalité, droit des femmes etc. Les questions d’actualité de la minorité ont polarisé le débat.
Publié le 27-03-2021 à 06h00
:format(jpg):focal(507x309:517x299)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4YJJCGXKMNEONJICM5GMDTOX5M.jpg)
Retour dans le monde merveilleux d’avant le Covid-19: une séance en présence physique, dans les installations du nouveau circuit Jules Tacheny, avec distanciation sociale, masque, gel et, nouveauté, un pupitre devant lequel les élus viennent réagir comme devant un jury. Tous se revoir, quoique distants, c’eût été grisant. Sauf que la séance a été glaciale. Pourquoi oser le débat en tour de table, en plein resserrage de vis, et par pupitre interposé? Un œuf à peler, en face-à-face, avec un élu de la minorité, Jean Adam, et un ras-le-bol du virtuel dont l’audience démultipliée inspire des tribunes politiques et une culture de l’opposition systématique. Les conseils durent des plombes. Paradoxe: la séance est retransmise
Un détail: Jean Adam s'éclipsant avant le huis clos: «Il vient de partir comme un voleur. Or, des choses inadmissibles ont été commises vis-à-vis de membres du personnel communal», lance le bourgmestre, qui a déballé cette mystérieuse affaire à huis clos. Une ultime remarque en apothéose d'un débat de près de 3 h transpirant hostilité et rancune, où le quatuor libéral n'a pas brillé par son absence au nom de la sécurité sanitaire.
Agacement mayoral
Premier désaccord. Au conseil du 25 février, la majorité avait voté la donation d'une somme de près de 20 000€ en faveur du Service provincial d'Aide familiale, basé à Annevoie, plus particulièrement son service soutenant les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Une idée émanant du conseiller Floymont. Entre-temps, Jean Adam, qui déteste son ex-colistier de la liste Rops, a eu une autre idée: aider la famille d'un petit garçon biélorusse atteint d'un cancer des yeux. Il évoque l'urgence. Refusé. Pour Robert Joly, c'est juridiquement inacceptable: «Une donation, c'est un contrat. Nous avons voté. Impossible de revenir en arrière.»
Vingt points plus loin, Écolo envoie un missile au bourgmestre, en lien avec la campagne de vaccination. Depuis le 16 mars, le site web de Mettet propose de voiturer les personnes de plus de 65 ans vers les centres de vaccination. Qui contacter? Le plan de cohésion sociale (PCS) mais aussi le secrétariat du bourgmestre. Écolo tique: «Cela part d'une bonne intention, mais est-ce bien le rôle de la secrétaire du bourgmestre de répondre à ces appels? Doit-on en déduire qu'il a pour mission de gérer ces transports?», questionne Bénédicte Rochet, insinuant une attitude électoraliste.
«Oui, c'est notre rôle à tous, y compris du conseil, d'aider les citoyens. Chaque bourgmestre participe au mieux pour gérer la crise. Voyez-vous la minorité, à Fosses, s'en prendre au bourgmestre (le D de Bilderling) parce que celui participe à la vaccination» (il lui arrive même de piquer), s'agace Yves Delforge. Sans décolérer: «Allez-vous vous abaisser à me reprocher d'aider les citoyens de Mettet? C'est aussi votre rôle. Jouez-le au lieu de pinailler.»
Le rôle de la conseillère? «Ce serait de ne pas être ici alors que les commerces non-essentiels vont se refermer», envoie l'élue Écolo. Ça crève les yeux: entre la minorité et la majorité, c'est fou comme on se déteste.