Cinq nouveaux gîtes à Devant-les-Bois: la fermette de Josette
L’investisseur a eu le nez creux: il y a deux ans, transformer une fermette en cinq gîtes de charme. Et l’ouvrir à l’ère du Covid-19.
Publié le 01-07-2020 à 00h00
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Longtemps, ce fut un vaste bâtiment de ferme, un corps de logis flanqué de nombreuses dépendances s’étirant sur 56 mètres à front de rue. Aujourd’hui, la vétuste et délabrée fermette des origines est méconnaissable.
Dans ce qui était un fenil, une étable, une forge, là où l’on ferrait les chevaux et battait le beurre, des vacanciers vont venir se mettre au vert. Arrivée imminente.
L’investisseur est privé et Sambrevillois: Luc Gillot, 49 ans. L’ex-chef d’entreprise de la société Hortiluc, parti de rien, dont les bâtiments, le long de la Nationale 98, sont actuellement loués par des enseignes aussi iconiques qu’Aldi, Burger King, Extra et Basic Fit. Voilà pour la sommaire présentation.
50 lits
Tout a commencé il y a 3 ans. A Devant-les-Bois, la fermette, qui tourne à rien, est à vendre depuis quelque temps. Josette, sa dernière exploitante, l'a quittée. Au vu des dépendances et du potentiel, c'est compliqué. L'acheteur doit avoir de l'ambition, un projet et des moyens. Autrement dit, il ne peut s'agir que d'un oiseau rare. «Je suis passé voir l'immeuble l'après-midi, et je l'achetais le soir» raconte l'entrepreneur, qui dit y avoir vu tout de suite le projet fini: un ensemble unifié de cinq gîtes, aussi beau qu'un hôtel. D'une capacité totale de 50 lits. Un de sept places, un second de 13, jumelable à un troisième pour en porter la capacité à 27. De quoi abriter une noce et sa suite.
Il a fallu effectivement des moyens. La restauration, colossale, a nécessité une grue, duré environ deux ans et coûté plus de deux millions d’€. Les trois premiers meublés viennent d’ouvrir. Il en reste deux à terminer. À terme, les cinq gîtes dénombreront quelque 1500 m2, sur deux niveaux.
Impressions générales: les espaces sont luxueux, le curseur des finitions poussé dans les aigus. Luc Gillot a dépensé sans compter, récupéré tout ce qui pouvait l’être, valorisé les pièces maîtresses de l’ancien bâti, telles que les charpentes.
L'âme du bâtiment est sauvegardée et son origine ça et là ravivée. «C'est clair, j'ai dépassé le budget. Rénover coûte plus cher.» Mais il a exigé le beau: que des matériaux nobles, planchers en vieux chêne massif (des forêts de Chimay) et toit en ardoises naturelles. La décoration, sobre, mixe le rustique et le contemporain avec goût. Si Luc Gillot n'est pas un voyant, il aura eu le nez fin.
Quand il décide de se lancer dans ce projet un peu fou, personne ne peut encore imaginer que, endéans les trois années, une épidémie et un confinement changeront la société en profondeur et rebattront les cartes du tourisme.
Ces trois premiers gîtes ouvrent un 1er juillet, à l’entrée d’un été à réinventer à domicile, qui a vu les autorités, politiques et sanitaires, susurrer à l’oreille des Belges qu’il vaudrait peut-être mieux rester dans le royaume plutôt que partir risquer sa santé au loin, y faire du vélo et en profiter pour (re) découvrir ses charmes insoupçonnés. C’est gagné. Les premiers vacanciers sont attendus le 10 juillet à la fermette de Josette.

Tout investisseur avisé, avant d'amorcer cette dépense considérable, aurait peut-être fait réaliser une étude de marché. Des spécialistes se seraient alors posé la question: «Y a-t-il un besoin de gîtes familiaux dans la région de Mettet?» Luc Gillot a sauté la case de l'étude. «Je suis un challenger. J'y suis toujours allé au nez. J'avais fait un rapide inventaire des curiosités et attractions touristiques de la région, sans plus, à commencer par le circuit de Mettet, puis l'abbaye de Maredsous, le lac de Bambois.» Ce qu'il n'a pas vu venir? L'annulation du Superbiker…
L’homme se décrit plus comme un chasseur d’épaves à restaurer qu’un gestionnaire. Devant-les-bois achevé, il cherche un nouveau bâtiment à relever de sa ruine. Les gîtes de Devant-les-Bois, il en a confié la location à Ardenne Résidence, société de Marche-en-Famenne.