Mettet: les 6 éoliennes arrivent, les opposants réagissent (+ carte)

La société «Nordex» a officiellement introduit sa demande de permis unique, elle va de l’avant avec son projet de construction de six éoliennes au nord du village de Saint-Gérard. Un plateau, voilà pourquoi plusieurs communes sont visuellement concernées: Mettet, évidemment, mais aussi Anhée, Fosses et Profondeville. C’est que les engins, hauts de 150 mètres (pales comprises, les mâts font 100 mètres), seront visibles de très loin. Exemple: depuis le rond-point de Denée (Anhée). Ne parlons même pas de Lesve (Profondeville). Du côté de Fosses-la-Ville, c’est le coin de Sart-Saint-Laurent qui est concerné.

L’étude d’incidences (financée par le promoteur) indique que les plus proches riverains se situent à 500 mètres: une ferme par ci, des hameaux par là: Maison-Saint-Gérard, Gonoy etc. Le tout dans une zone agricole parsemée de cultures (maïs, céréales, betteraves) et de quelques prairies. Les accords entre les propriétaires concernés et le promoteur éolien ont été signés.

Les appétits aiguisés, aux quatre vents

L’espoir de Nordex, selon le planning annexé au dossier d’enquête publique? Construire les six éoliennes dans le courant de l’année prochaine, et lancer la production à la fin 2016. On parle d’engins de 2,5 MW de puissance, capables d’alimenter considérablement le réseau, sur un site très venteux… et donc très prisé, depuis des années. Nous parlons de l’immense plateau à cheval sur les quatre communes précitées, sur lequel, il y a des années, il fut question de construire une soixantaine d’éoliennes, projet (baptisé «Mesa») avorté au profit de plus petits. Aujourd’hui, disent les opposants, il ne faudrait pas arriver au même résultat, en additionnant de plus petits projets, disséminés un peu partout.

Pour ne parler que de l’entité de Mettet, en 2009, la société «Air Energy» obtenait l’autorisation de construire quatre éoliennes, visibles depuis la maison communale. Ici, on est aux quatre vents… cela aiguise les appétits. Ou provoque des indigestions, selon les points de vue.

«On ira chahuter un peu»

Thierry Toussaint a été des premiers combats (anti)éoliens dans la région. On n'est plus au temps du lobbying contre le projet «Mesa», mais ça sent la remobilisation.

Le comité «Molignéole» est né au temps du méga projet «Mesa»: 69 éoliennes réparties sur les communes d'Anhée, Mettet, Fosses, Profondeville. Thierry Toussaint, son porte-parole, explique que lui et ses amis s'étaient démenés, contre la construction d'une véritable «usine éolienne» sur le vaste plateau. On était en 2003-2004. Les fonds versés par des sympathisants avaient même permis d'imprimer et de distribuer des brochures à grande échelle. Finalement, nous explique le militant, tout cela a été réduit à 11 éoliennes, puis quatre par après: «Il y en a 15, ça suffit . Je passe devant tous les jours, ça ne m'empêche pas de respirer». Ceci dit, l'habitant de Bossière craint que petit à petit, en acceptant des parcs éoliens plus modestes, un par un, on en arrive au même résultat que lui et ses amis craignaient: l'usine à vent.

L'enquête publique sur les six éoliennes de la société «Norwind» réveille le comité né avec le combat «Mesa», même si formellement, Molignéole n'existe plus, pas davantage que les 11 500 sympathisants ralliés à sa cause. Aujourd'hui, commente Thierry Toussaint, beaucoup de monde s'en fiche. Pas lui, ni ses associés de la «grande époque», prêts à remettre le couvert. Il l'annonce, à quelques-uns, ils vont se réunir durant le mois d'août. La suite? «En septembre, durant la réunion d'information programmée après l'enquête publique, on ira chahuter un peu».

La stratégie des promoteurs éoliens: se lancer dans un maximum de projets, vérifier si l’opposition n’est pas trop musclée, et avancer là où cela ne s’annonce pas trop compliqué. La stratégie des opposants: mettre le paquet et dissuader les investisseurs.