Boëns : bienfaiteur et inventeur contesté

Si un nom a marqué l’histoire locale, c’est certainement celui de Jules Boëns, né en 1853 et décédé en 1926. Il est connu à Maison comme l’inventeur du paratonnerre creux. «Nous avons une série de brochures qu’il a publiées au début du 20e siècle, dit Pierre Rossomme, expliquant le fonctionnement de son invention.» La «Théorie du paratonnerre creux» autoproclamé infaillible, se revendique comme approuvée par l’Académie des Sciences et brevetée. Il se présente comme ingénieur et fournisseur de l’État. Il semble en effet que son paratonnerre ait été installé un peu partout en Belgique, sur des maisons particulières, des écoles communales, des entreprises, des églises. Pierre Rossomme a retrouvé la facture pour celle de Mettet. Camille Gérard a cherché de son côté à savoir ce qu’il en était de la valeur scientifique de cette invention. Surprise : «Je suis tombé sur le livre d’un chercheur de l’université de Lausanne en 2005 qui a un jugement implacable.» Les théories de Boëns, contredisant celles de Franklin, Coulomb, Faraday et autres pionniers de la science électrique ne reposeraient sur rien de crédible et n’auraient été validées par aucune académie… Le livre suisse évoque les «délires de Boëns». Camille Gérard cite aussi un professeur de l’université de Mons «le meilleur connaisseur belge en la matière», qui va dans le même sens. «Boëns était-il un farfelu? Peut-être. Mais, indiquent les auteurs locaux, nous garderons de lui l’image d’un homme plein d’imagination et d’esprit d’entreprise, qui fut aussi généreux donateur pour la paroisse.» Elle a d’ailleurs en remerciement charge d’entretien de la petite chapelle où est enterré Boëns au cimetière.