Il les a entraînés dans sa descente aux enfers
Ce Jemeppois a fait payer le prix fort de sa séparation à son ex mais aussi à ses trois enfants. On lui reproche ainsi de leur avoir infligé un traitement dégradant.
Publié le 28-03-2023 à 06h00
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Trois enfants, quinze ans de vie commune… Pas évident de tourner la page quand le couple se fissure. Mais pour Sébastien, cette transition a pris la forme d’une longue descente aux enfers. "Et il a entraîné sa famille avec", déplore Hélène Mascart, la représentante du ministère public.
La séparation devient effective en 2019. Sébastien aura alors le coude léger et la main lourde. On lui reproche en effet d’avoir porté des coups à son ex mais aussi à ses enfants. "Ça, jamais !", riposte-t-il face à la présidente du tribunal.
Le quadragénaire se sera montré particulièrement harcelant. "Le jour où son ex-épouse se rendra à la police pour déposer plainte, il lui enverra 89 SMS en 38 minutes", dénombre la substitute. Et pas spécialement pour transmettre des mots d’amour. La prose de ce Jemeppois est en effet bien différente. "Tu vas hurler, grosse dinde", "Ta baraque, je vais l’abattre", "Ton ex, je vais le buter"… Voilà le genre de messages envoyés durant cette période plus qu’agitée.
Les enfants vont malheureusement également subir ces tensions et mouvements d’humeur. On parle même de coups mais aussi de traitements dégradants. "Il crachait dans l’essuie et demandait à son fils de s’essuyeravec" , relève le parquet. Sébastien aurait également craché dans un plat avant de le servir à ses enfants. Un fiston aurait même dit que son papa n’était pas un état normal, qu’il "buvait des bières à la cave et qu’il disait tout le temps des gros mots."
Le prévenu conteste cependant toute forme de maltraitance envers ses jeunes fils.
"Oui, mais tout cela est dans leur déclaration faite à la police", insiste Hélène Mascart. "Ils ont été lobotomisés", estime Sébastien qui ne peut désormais plus voir ses enfants.
Son ex concède cependant qu’aujourd’hui, on est revenu à une situation plus apaisée. L’avocat de la partie civile ne réclamera ainsi qu’un euro pour la réparation du dommage moral, histoire de ne pas remettre de l’huile sur le feu.
Quinze mois requis
Sébastien l’assure: lui, il a tourné la page. Il a également réglé ses problèmes d’alcool, plusieurs récentes analyses pouvant prouver qu’il est désormais clean.
Le parquet requiert une peine de 15 mois de prison mais laisse la porte ouverte à un sursis, avec des mesures probatoires. Pour pouvoir bénéficier de cette faveur, Sébastien devrait s’abstenir de consommer de l’alcool, accepter un suivi psychiatrique et mener une formation qui l’apprendrait à gérer son problème de violence et d’impulsivité.
Le Jemeppois se dit tout à fait prêt à suivre cette voie-là. Celle qui lui permettrait de remonter la pente après sa descente aux enfers, aux conséquences pénibles pour toute sa famille.
Jugement le 24 avril.