Fabien Laloux, mérite culturel 2022 de Jemeppe: "La sculpture me procure un voyage intérieur intense"
Neuf artistes jemeppois étaient candidats à la victoire. Trois lauréats ont finalement été mis à l’honneur par les autorités communales, ce jeudi. Rencontre avec Fabien Laloux, mérite culturel général, ainsi que les deux autres lauréats: Émeline Burnotte et le groupe HB Wankers.
Publié le 02-12-2022 à 17h09 - Mis à jour le 02-12-2022 à 17h14
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Fabien Laloux, vous avez reçu le mérite culturel général de Jemeppe-sur-Sambre. Cette récompense est attribuée chaque année par la Commune, et ce depuis 1991. Vous succédez notamment au photographe Philippe Depireux, à la céramiste Françoise Giaiotto, au danseur Loris Ratti, au centre d’expression et de créativité Les Nez Coiffés et aux Maquettistes. Quelle discipline artistique exercez-vous ?
Après une carrière dans la restauration, je suis devenu artisan d’art et sculpteur sur bronze. J’ai suivi des formations au dessin et au travail de la terre. En 2017, j’ai eu un coup de foudre pour le bronze, lors d’un stage chez Alexis Remacle, professeur d’académie à Bruxelles.
Pour moi, sculpter est une seconde nature: m’imprégner du sujet, capter les émotions, décortiquer le mouvement et sa beauté… tout cela me procure un voyage intérieur intense, dont je ressors apaisé et libéré. Mon travail est en constante évolution. La nature et la vie sont des sources d’interrogation, d’émerveillement et d’inspiration sans fin.
Vous attendiez-vous à recevoir ce prix du jury ?
Pas du tout, car les candidatures étaient extrêmement variées. J’avais déjà reçu des prix du public, lors de plusieurs parcours d’artistes. Mais là, c’est la première fois que je suis récompensé par ma commune. Je réside dans l’entité depuis plus de 45 ans, donc c’est une fierté pour moi.
Quels sont vos projets ?
2022 fut riche en expositions. Je souhaite consacrer 2023 à la création. Je travaille au sein de ma maison-atelier, qui se développe d’année en année. J’y réalise différentes techniques.
Toutes les étapes mènent à la phase la plus délicate, mais aussi la plus passionnante: la coulée du bronze. Il m’arrive également d’organiser des démonstrations publiques, ainsi que des stages et ateliers.
Émeline Burnotte, désormais artiste à 100%
Émeline Burnotte, Quelle discipline artistique exercez-vous ?
Je suis cheffe de chœur, harmonisatrice et directrice artistique. Après avoir été professeure de sciences, j’ai entrepris des études de musique, à l’âge de 25 ans. Depuis le 1er octobre 2022, je suis entièrement indépendante et je tente de vivre de mon art.
Tout comme le prix du jeune talent, ce Mérite est une grande nouveauté.
La Commune a comptabilisé 1475 votes et vous ressortez vainqueure du scrutin. Vous vous y attendiez ?
Disons que j’ai une certaine communauté sur les réseaux sociaux. Et comme je dirige des chœurs, je vois beaucoup de monde passer. Par contre, j’ai appris il y a une semaine qu’il y avait un prix du public (Rires). J’ai donc encouragé les gens à voter un peu à la dernière minute. C’est la première récompense que je reçois de la Commune de Jemeppe. En revanche, j’ai déjà remporté d’autres prix. Durant la pandémie, j’avais formé un chœur virtuel qui avait gagné deux concours télévisés, sur la RTBF et RTL. On avait ensuite chanté sur la Grand-Place de Bruxelles, en présence de Loïc Nottet.
Quels sont vos projets ?
J’ai fondé l’ASBL Sing For The Moment, qui vise à développer le chant choral. On gère plusieurs chœurs (classique, féminin, a cappella, happening) et on a pour projet d’en ouvrir un cinquième pour de gros spectacles. On organise également des formations en direction de chœur, en chant et en solfège.
Les HBWankers publient un nouveau single
HB Wankers, quelle discipline artistique exercez-vous ?
On est un groupe de musique rock, né il y a environ quatre ans et composé de quatre membres, Julian (le batteur), Pablo (le guitariste), Nicolas (le bassiste) et Olivia (la chanteuse). On a déjà eu l’occasion de sortir un EP et de se produire sur scène, lors de petits concerts ou festivals.
Ce mérite du jeune talent est une grande nouveauté. On imagine votre fierté d’en être les premiers lauréats.
Tout à fait. On avait déjà remporté le prix National 5, lors des fêtes de Wallonie 2.0, ainsi que quelques tremplins. Mais là, c’est notre première récompense décernée par la commune de Jemeppe.
Quels sont vos projets ?
Notre single Turn on the light sort prochainement et sera accompagné d’un clip. C’est une composition personnelle sur laquelle on a travaillé avec Jonas Jalhay, un producteur namurois désormais basé à Los Angeles. Il a collaboré avec des artistes de renom, dont Avril Lavigne. En ce moment, on s’occupe du volet visuel et administratif. On planifie également nos concerts de l’été.
On n’a pas encore de manager. On est deux travailleurs (Julian et Nicolas) et deux étudiants. Pablo est diplômé de l’IAD en ingénierie du son et effectue un master en spécialisation studio. Olivia, elle, est au conservatoire de Bruxelles. L’objectif à long terme serait de vivre de notre passion.