Cannabis à Jemeppe-sur-Sambre: "Des achats groupés pour la famille"
Le prévenu dit s’être assagi. Les faits tendent à prouver le contraire.
Publié le 02-12-2022 à 20h59 - Mis à jour le 02-12-2022 à 21h00
Interrogé par le tribunal, ce prévenu originaire de Jemeppe-sur-Sambre fait tout pour se montrer rassurant au sujet de son évolution: "Depuis que je suis papa, je me suis calmé. Avant je buvais et je fumais, maintenant cela va, à part un petit joint le soir, mais c’est rare", jure-t-il.
Renseignements pris par le parquet, l’homme a pourtant été placé sous surveillance électronique le 18 octobre dernier pour non-respect des conditions de sa libération conditionnelle après avoir été condamné pour coups et blessures volontaires avec arme. "On est allés boire un verre. Mais les verres se sont enchaînés. J’avais du cannabis sur moi, 12 grammes, j’étais ivre et il y a eu rébellion par rapport à la police, c’est vrai." Victime d’une violente agression en 2O17, il est depuis lors sujet à des crises d’épilepsie et présente des problèmes d’audition, ce qui l’empêche de travailler.
Ce qui l’amenait devant le tribunal ce vendredi ? De la vente de stupéfiants, à Jemeppe-sur-Sambre, entre septembre 2018 et septembre 2020 et la détention de 3 grammes de cannabis, le 18 septembre 2020, date de son arrestation. "C’était plutôt des achats groupés en famille et pour quelques amis, pour payer moins cher." Le prévenu a déjà été condamné pour infractions à la loi sur les stupéfiants en 2008 et 2010, mais aussi pour extorsion, rébellion et infraction à la loi sur les armes, en 2011.
Vu ce pédigrée et les récents faits survenus, qui colorent le dossier, la substitute Seminara requiert à son encontre une peine de prison de 15 mois et une amende de 1000 €. La magistrate s’oppose à une éventuelle mesure de probation autonome.
À la défense, Me Sine rappelle que le tribunal n’est pas saisi des faits les plus récents concernant son client. "Il a été très collaborant dans le cadre de l’enquête et s’est calmé depuis qu’il a rencontré sa compagne en 2019." L’avocat plaide un sursis probatoire pour son client.
Jugement le 13 janvier.