La police Jemeppoise se cherche un partenaire
Après des années en solo, la zone de police monocommunale ne peut plus assumer ses missions seule. Synergies, fusion ? La réflexion est lancée.
Publié le 06-07-2022 à 10h15 - Mis à jour le 07-07-2022 à 21h25
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La réforme des polices instaurée en 2001 consacrait l’existence d’une zone de police monocommunale à Jemeppe-sur-Sambre visant à couvrir les besoins de quelque 19000 habitants. Au fil des ans, l’idée de fusionner cette « petite » zone avec une voisine a été abordée de manière régulière. Un tel projet ne s’est toutefois jamais concrétisé, les autorités jemeppoises n’y tenant pas spécialement.
Aujourd’hui, la morosité des finances locales invite à reconsidérer cette position. "C’est une grosse réflexion que nous avons. Il faut constater que l’on demande de plus en plus aux polices et que pour une de la taille de la nôtre, ce n’est pas toujours facile" , confirme Stéphanie Thoron, bourgmestre de Jemeppe-sur-Sambre .
L’élue a obtenu mandat du conseil communal pour explorer plusieurs pistes, allant d’un renforcement des synergies avec d’autres zones dans un premier temps à la fusion complète. Après des échanges avec des professionnels du secteur, c’est vers les zones voisines que la bourgmestre devra se tourner pour prendre le pouls. Laquelle?
Plusieurs options sont possibles. La zone SamSom, couvrant les territoires de Sambreville et Sombreffe, pourrait être un partenaire naturel. Jean-Charles Luperto, le bourgmestre de Sambreville , n’a d’ailleurs jamais caché ses velléités en la matière. Si jusqu’ici, le socialiste « a dû se rendre compte du peu d’entrain chez ses voisins » , il ne ferme pas la porte pour autant. « Oui, nous pouvons aider ponctuellement, mais il n’est pas question de sous-traiter une activité de manière structurelle. Ce genre de chose n’a pas vocation à durer dans le temps. Si nous devons collaborer, nous devons le faire dans un cadre précis où l’on rationalise. »
Dans sa manche, celui qui considère un tel rapprochement comme étant "inscrit dans les astres" dispose d’un atout de taille. "Le futur hôtel de police a été surdimensionné pour répondre à un élargissement de la zone" , explique-t-il. Et ce bâtiment n’a pas été positionné au hasard. "Il se trouvera au cœur de la zone de secours Val de Sambre (NDLR: Floreffe, Fosses-la-Ville, Jemeppe-sur-Sambre, Mettet, Sambreville et Sombreffe) car je pense qu’il y aurait une certaine cohérence à calquer l’organisation de la zone de police sur celle de la zone de secours."
Le rêve du Val de Sambre
Plus largement, ce n’est pas la première fois que le mayeur sambrevillois appelle de ses vœux à la formation d’un tel bassin de vie. À l’heure d’évoquer la supracommunalité, Jean-Charles Luperto avait ainsi souhaité porter la réflexion sur cet ensemble singulier à mi-chemin entre Charleroi et Namur. Avant même que la Région ne propose la dynamique supracommunale, quelques communes s’étaient même montrées prêtes à constituer un fonds pour y travailler d’initiative. Le projet n’a finalement pas vu le jour.
«Je ne suis pas résolu»
La plupart des communes concernées se sont tournées vers le Bassin de Namur-Capitale, tandis que Sambreville a choisi d’adhérer au bassin de Charleroi Métropole, comptant 600000 habitants. "Même si nous ne sommes pas parvenus à entraîner l’adhésion de nos voisins, je ne suis pas résolu à considérer le projet de Val de Sambre comme définitivement classé… Mais à un moment, nous devions nous tourner vers Charleroi, sinon, nous courrions le risque de n’être rattaché à personne."
Au vu de ce précédent, Jean-Charles Luperto se montre particulièrement dubitatif quant à la possibilité d’une fusion communale avec l’une de ses voisines. Il estime de toute façon déjà disposer d’une taille critique et réfute toute volonté d’absorption dans son chef. Contrairement à quelques perceptions qu’il qualifie de tout à fait subjectives, Sambreville n’a rien "d’un ogre."
Néanmoins, face aux enjeux futurs, l’élu pressent de possibles fusions de zones de police, voire de communes. "Je pense qu’à un moment, nécessité fera loi."