Jemeppe: un salon de thé sur les vestiges de l’église de l’abbaye de Moustier (Vidéo)
Fabienne Dubois et son mari ouvrent leur salon de thé le 8 juillet sur la place de Moustier. L’occasion de découvrir leur maison pour le moins insolite puisqu’elle repose sur les fondations de l’église d’une abbaye.
- Publié le 29-06-2022 à 17h06
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/BH3KVZXU2ZGF7ATZKWQ2NBHTBY.jpg)
En observant la place de Moustier, fraîchement rénovée, personne ne peut imaginer qu’elle était en fait le cœur d’une abbaye bâtie sur le modèle des béguinages à Bruges, datant d’avant la Révolution française. "Les maisons toujours existantes qui entourent le lieu étaient destinées à des sœurs. Des dames de très haute noblesse" , commente Fabienne Dubois, historienne de formation et propriétaire d’une maison dans le bas de cette place jemeppoise.
Originaire du Brabant wallon, Fabienne et Marc sont tombés par hasard, il y a trente ans, sur une offre de vente à Moustier. "Nous avons eu un coup de cœur pour la maison. Nous l’avons achetée avant de réaliser d’importants travaux de rénovation." Si elle connaît si bien l’histoire des lieux, c’est parce qu’elle a découvert par hasard des voûtes en pierre cachées sous le plafonnage. "Lors de l’achat, personne nous avait dit que notre maison possédait une histoire. Nous avons lancé nos recherches et découvert, grâce à des plans de la Région wallonne, qu’elle avait été construite sur les fondations de l’église d’une abbaye.Les voûtes de notre maison étaient sans doute le porche d’entrée."
Fabienne et Michel ont décidé de mettre en valeur ces traces de l’histoire de Moustier. Dans la cuisine et dans les chambres, les voûtes sont apparentes. Splendide. "Au rez-de-chaussée, près de l’entrée, nous avons toutefois décidé de recouvrir de plâtre l’imposant mur qui soutient la voûte pour faciliter les travaux de rénovation."
La cave a aussi gardé des traces de l’histoire. "Les archives nous ont permis de découvrir les fondations d’une tour de défense. Elle permettait aux sœurs et aux villageois de se cacher lorsqu’il y avait des pillards. Il y a aussi, toujours dans la cave, un tunnel qui menait à un abri sous la place." Aujourd’hui, cet accès est condamné par un mur. "Il y a une bonne vingtaine d’années, la route en face de la maison s’est effondrée. Par sécurité, il n’est plus accessible. Mais nous sommes certains qu’il existe encore des galeries un peu plus loin."
Ces vestiges sont également perceptibles à l’extérieur. Le jardin est entouré de grands murs qui sont, en fait, ceux de l’église de l’abbaye.
"Selon les archives, ils correspondent parfaitement à l’emplacement de ceux de l’édifice religieux. L’accès à l’église était exclusivement réservé aux sœurs. Nous savons, toujours selon les archives, qu’elle existait encore au XVIe. Mais il n’y a plus aucune trace de celle-ci après la Révolution française. L’église aurait-elle été vendue puis rasée pour construire une maison sur ses fondations?"
Du thé et un brunch pour apporter de la vie
Cette histoire pour le moins passionnante, Fabienne et Michel souhaitent la faire découvrir aux Jemeppois et autres curieux. Ils ouvriront, le 8 juillet, un salon de thé au rez-de-chaussée. " Avec nos enfants en ménage, notre maison nous paraissait vide. Deux possibilités s’offraient à nous: la revendre ou l’exploiter." La deuxième option a donc été choisie. "La place était assez fréquentée par des riverains ou traversées par ceux qui se baladaient dans le bois à l’arrière de la maison. Il n’y avait rien pour les accueillir, leur proposer du bon temps. Nous avons donc eu l’idée d’un salon de thé intitulé “La maison des Dames”, en référence aux sœurs qui ont vécu dans l’abbaye."
Le salon ne sera ouvert que le vendredi, samedi et dimanche. "De 10h à 19h pour respecter la quiétude des voisins." Avec la volonté, aussi, d’apporter un peu de vie et de dynamisme sur cette place.