Daussogne et les post-vérités
Joseph Daussogne l’a rappelé plein l’élégance à un autre élu, jeudi soir: «J’ai eu 1 600 voix de préférence en 2012». L’autre, Sébastien Boulanger avec ses 200 petites voix, ne devrait pas la ramener devant lui et l’embêter avec cette affaire d’augmentation de son salaire.
Publié le 25-02-2017 à 05h00
C’était ça le message.
Parlons de plébiscite. Parlons de notre sondage de ce début de semaine sur le sujet. Sur 893 lecteurs qui y ont répondu, 821 ne croient pas le mayeur de Jemeppe quand il assure avoir demandé cette augmentation pour de faux, juste pour secouer le cocotier de l’éthique. Ils sont donc 92% à considérer qu’il a raconté un gros bobard pour ne pas avouer avoir cédé à la menace d’une motion de méfiance. Loin d’être dépassé, Daussogne est donc à la pointe des stratégies de com politique avec une toute belle «post-vérité» selon l’école Donald Trump.
«J'ai toujours été contre le cumul des mandats», dit-il. Une autre fake-news en bonne et due forme. Au début des années 2000, ça ne le gênait pas d'être bourgmestre tout en gérant une exploitation agricole mais aussi de présider l'Intercommunale de Santé de la Basse-Sambre (une entreprise de plus de 800 travailleurs) et d'honorer accessoirement des mandats rémunérés au BEP, à l'Inasep, la SWDE, Idefin et IDEG. La charge de travail de l'anti-cumulard type, c'est clair.
«La presse ne décide pas de tout», riait-il jeudi soir laissant penser qu'il ne fera finalement pas grand cas de notre sondage. Mais puisqu'il aime les scores, il se rappellera peut-être d'ici 2018 que ses 1 600 voix de 2012, c'était 1 000 de moins qu'en 2006.
Dossiers