Fausse séparation, vraies allocations
Ce couple de Fossois a touché des allocations sociales majorées d’isolés pendant six ans, ceci en restant pourtant très "proches". Avec une vie en Italie, la plupart du temps.
Publié le 25-05-2023 à 06h00
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Julia et Mauro ne roulent pas sur l’or. La Justice namuroise l’a aussi compris et elle ne s’acharnera pas. Mais ces deux-là ont quand même fait ce qu’il fallait pour rouler dans la farine les autorités administratives.
Entre 2016 et 2022, ces deux-là ont touché des allocations sociales quelque peu majorées, vu leur statut d’isolés.
La réalité est assez différente. Dans ce camping fossois, ils sont chacun propriétaire d’un petit chalet. Et ils ont joué sur cette double "résidence" pour percevoir des "allocations sociales indues", comme les décrit le parquet, le tout pour une coquette somme de 115 000 €.
C’est leur ex-beau-fils, avec qui ils sont visiblement en froid, qui va attirer l’attention des autorités.
L’enquête révélera deux éléments principaux. En analysant les factures d’eau, d’électricité ou les quantités de déchets collectés, les inspecteurs découvriront des bizarreries. Certaines années, Julia ou Mauro auront une facture de… 0€ d’électricité ou de consommation d’eau. En 2019, l’un d’eux n’aura mis à la collecte que… 3,5 kilos de déchets. Pas crédible.
Par ailleurs, on constate que le couple a réservé de très nombreux billets d’avion pour l’Italie où ils passeront de très longs séjours. "Notre fille a eu des ennuis avec son compagnon. Elle a été menacée. On a donc été la rejoindre pour s’occuper un peu d’elle", justifient les prévenus.
Le couple ne conteste pas les différentes fraudes. Ils ont d’ailleurs entamé une procédure de remboursement des sommes indues auprès de l’ONEM. Ils versent ainsi 1 000 € par mois. "Mais cela va prendre huit ans pour tout rembourser", comptabilise et s’étonne le juge Marc Depasse.
Du côté du parquet, on semble déjà satisfait par cette procédure de remboursement. "On ne peut pas non plus faire saigner une pierre", estime l’auditrice du travail qui ne s’opposera pas à la suspension du prononcé, une mesure de faveur.
L’addition judiciaire finale, elle sera présentée le 28 juin, date du jugement..