Vitrival est le plus beau village du monde et la police fait tout pour qu’il le reste, devant la caméra du duo Bastin-Bogaert
Depuis quelques jours, Vitrival, petit village où il fait bon vivre, s’est doté de sa propre zone de police et de deux agents de quartier, Benjamin et Pierre, qui espèrent faire la lumière sur une affaire de tags graveleux. Tout ça, c’est du cinéma !
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Publié le 01-03-2023 à 18h00 - Mis à jour le 01-03-2023 à 22h10
Lundi, c’est jour de pause sur ce tournage léger mais intensif. N’empêche, Noëlle Bastin et Baptiste Bogaert, en couple à la vie comme derrière la caméra, courent partout pour assurer la suite. "Là, nous sortons du magasin de bricolage. Nous avons racheté un sapin magique pour notre voiture de police. Un des acteurs a eu un coup de sang – pour le besoin d’une scène –, le précédent sapin n’a pas résisté. " Il s’en passe des choses dans la voiture de patrouille striée de bleu et de blanc mais dont un détail semble surréaliste. Sa zone ! Pas Entre Sambre et Meuse. Non, juste Vitrival.
Il prend du galon, Le plus beau village du monde. C’est le titre de ce 1er long-métrage du tandem Bastin-Bogaert en création. S’ils sont aujourd’hui bruxellois, lui vient de Châtelineau, elle de Vitrival: "J’y ai grandi et y ai toute ma famille. C’est clair, c’est le plus beau village du monde. Nous y revenons souvent, pour le folklore. Depuis 3-4 ans, nous filmons le grand feu. Nous voulions faire un film l’intégrant, sans savoir trop quoi."

Docu et fiction
Avec le temps, le pitch est venu. Emmené par deux policiers qui feront s’immerger le futur spectateur dans ce coin de l’entité fossoise. "Ils ne font pas partie d’un service d’intervention ou d’enquête, ce sont des agents de quartier. Leur plus grosse affaire du moment ? Ces tags de ‘bites’qui pullulent sur le territoire. Ce qui était drôle au début le devient de moins en moins à mesure que ces faits les obsèdent. Puis il y a cette vague de suicide mystérieuse." Dans les rôles principaux, on retrouve deux Catoulas connus: Benjamin Lambillotte, qui se rêvait déjà policier avant de devenir pompier et élagueur, et le “cousin” Pierre Bastin, mécanicien tracteur.
"Depuis longtemps déjà, nous ne tournons plus avec des comédiens professionnels mais avec des amateurs, des gens que nous connaissons, la famille, les amis. " La démarche est facilitée: le duo ne demande pas aux acteurs de jouer un autre rôle que le leur. Leur profession peut changer mais ils gardent prénom, caractère, etc. "Dans l’écriture, ça évacue l’aspect psychologique, abstrait des personnages." Ce sont des cinéastes d’action, "même si nous avons tendance à faire des films lents ".

Au contraire des productions internationales qui posent leurs valises dans nos contrées mais maquillent les lieux pour les situer ailleurs, Vitrival restera lui-même. "Nous filmerons le village dans ses transformations au fil des saisons (NDLR. deux autres sessions de tournage sont prévues) , des vêtements que les gens portent, du ciel, de la nature changeants. Nous filmerons la friterie La Renommée, l’église et son curé Willy Wélé Wélé, Al’Goyette à Fosses, puis Radio Chevauchoir à Lesve.Le bourgmestre Gaëtan De Bilderling jouera son propre rôle. Nous irons aussi chez les particuliers pour nourrir l’enquête de voisinage." Avec de bonnes surprises. "Entre le ramassage de sapins, il y a quelques jours, et le grand feu de ce week-end, nos figurants s’étaient passé le mot, ils ne regardaient plus la caméra. Tout le monde sait ce que nous faisons, pas question non plus de faire une blague pendant que ça tourne." C’est du pain béni d’être compris.
À cheval entre docu et fiction, drame et comédie, les réalisateurs veulent trouver le juste ton. "Tout en évitant le franchouillard, la comédie de village façon Ch’tis, en nous défaisant du côté Strip-Tease, pour trouver un comique plus réaliste."