L’ouverture du Trafic de Fosses-la-Ville prévue au printemps 2024
A l’été 2019, Sogesma avait bataillé pour décrocher un permis de bâtir et d’ouvrir un Trafic au cœur de la ville, rue Donat Masson, juste sous les fenêtres de l’administration communales. Depuis, plus de nouvelles. Les crises à répétition l’auraient-il fait capoter ? Absolument pas. Le Trafic le plus beau et le plus cher jamais réalisé ouvrira bien à Fosses, au printemps 2024. Début des travaux en mars prochain.
Publié le 07-01-2023 à 07h15
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Sur le délai de réalisation de ce projet à voilure commerciale, nous avions répercuté l’optimisme du demandeur. La société Sogesma ayant reçu le 21 novembre 2019 son permis de construire (entre autres) un Trafic de 2000 m2 rue Donat Masson, nous avions écrit, le 7 juillet 2020, que le discounter wallon de proximité en articles pour la maison, le jardin, la beauté et la mode, ouvrirait son enseigne fossoise courant 2021. Pire, en septembre 2019, le planning prévisionnel de Sogesma tablait sur une ouverture à la fin de 2020. Double faute. Car, au final, il faudra ajouter 4 ans.
"Mais ce fut très très compliqué, notamment de trouver une entreprise de construction", explique ce jeudi matin le CEO de Sogesma, Thierry Quertinmont, sans entrer dans les détails au-delà de ce que tout le monde sait des chocs du moment pour les entreprises et les ménages: la guerre en Ukraine, l’envolée des prix de l’énergie, la pénurie de certains matériaux, l’inflation galopante, les plannings et carnets de commandes remplis etc.
Une vive polémique au cours de l’été 2019
Mais, assure le CEO, pas question de renoncer en dépit du contexte volatile pour les investisseurs et les affaires.
La construction commencera en mars, pour rappel à l’endroit d’un verger de 2 ha acquis en 2017.
Le chantier durera un an, ce qui porte l’ouverture au printemps 2024. Les Fossois ayant des habitudes d’achat dans cette enseigne à la boule rouge et à prix malins peuvent être rassurés.
Rembobinons ce dossier d’urbanisme décrié.
L’arrivée du Trafic à Fosses, c’est d’abord l’histoire d’une vive polémique suivie d’une concertation en bonne intelligence. Car la cité des Chinels n’en voulait pas, de ce Trafic, en tout cas pas là, rue Donat Masson, à quelques encablures d’un Shop in Stock prévu pour faire commerce.
D’ailleurs, sitôt annoncé, le Trafic s’est attiré les foudres des citoyens et l’embarras des élus. Son tort ? Avoir ciblé comme terrain d’implantation un magnifique verger situé sous les fenêtres de l’Espace Winson, rue Donat Masson. Un télescopage frontal des genres dommageable en termes d’image, jugeaient les opposants. Malgré les 201 observations négatives et une pétition à 528 signatures, le Trafic a été reçu. Mais après de coûteuses retouches.
Puis, le projet s’est rendormi, et presque fait oublier. À un point que certains ont douté: allait-il aboutir ou finir mort-né, alors que ses promoteurs avaient arraché le permis de haute lutte ? Un Trafic à Fosses, dans cette ville attractive et en plein essor, ce qui se disait en 2019, il en fallait absolument un. Alors, pour emballer un collège réticent, Sogesma a délié la bourse et concédé des aménagements d’intégration paysagère jamais vus.
12 logements
En septembre 2019, pour éteindre la polémique, Thierry Quertinmont avait convié la presse au siège de Sogesma, à Heppignies, pour défendre cette copie revue, corrigée et présentée comme irrefusable.
Sogesma a en effet mis beaucoup d’eau dans son vin. Plutôt que se perdre en recours devant le Conseil d’État, les chargés du développement de l’enseigne se sont mis à table avec le collège. Balayés, les anciens plans. Les nouveaux intègrent le vieux mur en moellons de pierres séparant le verger de la route dans l’architecture générale du magasin. Un mélange d’ancien et de contemporain, enjolivés d’arbres palissés, qui sublime le coup d’œil. "Nous n’avons jamais fait un magasin comme ça. C’est vraiment l’exception qualitative, et c’est ce qui a posé une partie du problème par rapport à son coût", ajoute le CEO. L’exception va jusqu’à changer la couleur de l’enseigne, du rouge au blanc.
Plus fou encore, l’entreprise a consenti à construire 12 logements de qualité à sa charge (en deux immeubles), pour les revendre ensuite. "À ce stade, indique le CEO, nous ne savons pas encore si c’est nous-mêmes ou une autre société qui fera la promotion de ce projet résidentiel. C’est en discussion." Le Trafic à Fosses, c’est encore 17 places de parking semi-enterrées pour les logements et 77 pour le magasin, accessibles 24 h/24. À l’aune de la conjoncture actuelle post-Covid, ces compensations se seraient-elles révélées trop généreuses ou impayables ? On ne nous le dira pas. "Mais on s’est engagés à le faire et nous le ferons", promet le CEO.