Fosses ose le changement, rase l’hôtel de ville, et avance
Le QG du patrimoine wallon a été consulté: aucune objection à détruire l’hôtel de ville. Un geste fort, qui s’imposait.
- Publié le 16-02-2022 à 06h00
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À Fosses, la rénovation urbaine est si vitale et ambitieuse qu’elle est portée par un échevin au long cours: Bernard Meuter. Échevin depuis l’âge de 26 ans, l’aîné du collège connaît bien ce dossier fleuve aux multiples ramifications dans le tissu urbain. La rénovation urbaine a aussi sa commission, comme une chambre de réflexion citoyenne.
L'échevin a rappelé cette anecdote éclairant la ville d'où l'on vient: il y a plus de dix ans, une citoyenne avait fait passer au collège, et à la presse, le ressenti de son vécu dans le centre en osant cette forte comparaison: Fosses-la-Ville, c'est Barakis-ville (sic). Avec la rénovation urbaine, ce ne sera plus jamais ça. Le nouveau centre piétonnier appellera des logements de qualité. "Le processus, on l'a entamé il y a plus de dix ans. Une architecte, Catherine Modave, avait été mandatée pour mener une série de consultations citoyennes. Ce qui est présenté aujourd'hui, c'est un projet co-construit avec la population. On ne réaménage pas deux places, on pense et on dessine la ville de demain."
Selon cet ancien, le collège présidé par feu Lucien Boigelot (PS), il y a plus de 25 ans, avait déjà prédit le départ de l’administration communale de la place du Marché.
À ce propos, tant le bourgmestre que l’assistante à maîtrise d’ouvrage du BEP ont précisé que le cahier des charges ne demandait pas la déconstruction de l’hôtel de ville, qui n’est pas classé, pour laisser libre cours à la créativité des architectes.
Prenant les devants, Nancy Mahaux (BEP) a interrogé le fonctionnaire-délégué (à l’urbanisme) et l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP), qui ne voient aucune objection à la démolition du bâtiment qui incarna le pouvoir politique pendant plus d’un siècle. Le conserver aurait été problématique car, après des décennies de trafic le frôlant de près, il présente des défauts de stabilité.
"Il faut pouvoir accepter le changement, oser et avancer", souligne avec énergie le premier citoyen de Fosses. Il fait le pari que seule une minorité, mais cependant la plus bruyante, pleurera l'hôtel de ville aussi démesuré qu'extravagant.