Mettet et Fosses-la-Ville: une drôle de guerre des nerfs autour de deux homes
La Province a retiré l’échelle, mettant la pression sur l’AISBS, gestionnaire de deux homes. Question toujours sans réponse: comment sortir de l’ornière?
Publié le 28-12-2021 à 18h06
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La dernière réunion du conseil provincial a totalement déstabilisé l’Association intercommunale de santé de la Basse-Sambre (AISBS), déjà dans une situation très compliquée. Elle gère deux institutions: le home Dejaifve à Fosses-la-Ville et le Temps des cerises, à Biesme (Mettet). La Province de Namur est actionnaire à hauteur de 27%, les autres partenaires étant des communes de la Basse-Sambre. La Province a décidé de se retirer dès 2023, sa majorité MR-cdH-DéFi a donc refusé de voter un point de l’ordre du jour d’une assemblée générale qui reportait la durée de vie de l’intercommunale jusqu’en 2025 (ses statuts prévoient le délai d’existence expirant en 2023, 30 ans après sa création, mais c’est évidemment prolongeable).
Sombreffe ayant également retiré l’échelle, de la même manière, le point sur la prolongation a valsé aux oubliettes. La fin est programmée le 15 mai 2023.
Le partenaire provincial a tendu la situation, à un tel point que d'aucuns voudraient lui faire changer d'avis. Mais dixit le président de la commission provinciale qui a instruit le dossier, "je ne vois pas comment". Jean-Marie Cheffert, chef de groupe du MR au conseil provincial, explique qu'on en est, à l'AISBS, " à des avances de caisse pour payer le personnel. Il est même prévu de vendre des terrains à bâtir qu'ils possèdent. C'est du one shot, et si c'est pour assurer des frais de fonctionnement… Ils essaient de retrouver un repreneur depuis longtemps".
Pression sur les communes
Le Cinacien Cheffert ne cache pas qu’il s’agit non seulement de se retirer comme prévu et à la date qui a été fixée, mais aussi de faire pression sur des communes basse-sambriennes afin qu’elles prennent leurs responsabilités. Et de rappeler ce qu’un élu local a martelé en séance publique de la dernière réunion du conseil provincial: Étienne Bertrand, chef de groupe du cdH et bourgmestre de Sombreffe. De son point de vue (et pas uniquement), ce sont principalement les deux communes directement concernées par la présence d’un home sur leur territoire qui devraient prendre les choses en mains. Fosses, déjà actionnaire et Mettet… qui ne l’est pas. Jean-Marie Cheffert ne dit pas autre chose. Selon lui, il n’y a pas 36 solutions: on trouve un ou des repreneurs d’ici 2023, publics, privés ou les deux, ou on met en liquidation. Position tout de même fort délicate: on parle d’institutions à vocation sociale.
Pour couronner le tout et ne rien simplifier, l’arrêt maintenu en 2023 n’est pas concomitant avec la refonte de la structure faîtière du CHR Sambre-et-Meuse programmée deux ans plus tard. L’AISBS y détient des parts, comme la Province et le CPAS de Namur, qui vont sortir de ce montage. Au milieu de cet échiquier très mouvant, se trouvent deux homes dans une très grande incertitude. On est comme dans une ambiance de drôle de guerre… des nerfs.
Puisque c’est après le dernier conseil provincial que l’assemblée générale de l’Association intercommunale de santé de la Basse-Sambre a été chamboulée, restons dans ce champ politique avec Georges Balon Perin, chef de groupe des Verts au conseil. Dans les rangs de la minorité, lors de la récente assemblée provinciale, les Écolos auraient voulu que l’institution accepte la prolongation jusqu’en 2025, justement pour éviter tout ce "merdier" et permettre de gérer la suite dans la sérénité. En expliquant que l’on parle tout de même de résidents, et du personnel de deux homes importants en Basse-Sambre. L’argumentation Écolo se voulait pragmatique.
Georges Balon Perin l'explique, "un conseil d'administration extraordinaire de l'AISBS va être convoqué". Lui-même a envisagé de convoquer, en tant que membre de l'opposition, une réunion extraordinaire du conseil provincial. Mais, dit-il, "je peux danser sur ma tête pour que la majorité change de position".