Fosses-la-Ville: 9600 poulets et des noisetiers en projet
Rue de la Levée, un agriculteur et éleveur de porcs plein air se diversifie dans le poulet plein air. Originalité: 9600 animaux à l’ombre de noisetiers.
Publié le 10-06-2021 à 22h00
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Le credo du milieu agricole pour rester dans la course dans le monde mondialisé du XXIe siècle: se diversifier et multiplier les filières de qualité.
À Sart-Saint-Laurent, à la lisière de Mettet, un jeune agriculteur et éléveur, Benoît Genin, 29 ans, en a fait son cœur de métier et, soucieux de l’avenir, en version bio.
Cet ingénieur agronome de formation, sorti de Huy, 6 génération d'une famille ayant l'agriculture dans les gènes, rompt résolument avec ses aînés. «Mon père a travaillé à une époque où l'on rasait les haies au profit des cultures intensives. Moi, j'en replante», s'enthousiasme-t-il. L'exploitation familiale totalise 133 ha, dont 11 de prairies, une superficie insuffisante, «pas assez grande et pas assez petite pour être rentable», dit-il.
Dernier projet actuellement à l’enquête publique, et développé avec son père, Philippe Genin, pour optimiser la rentabilité de l’exploitation initiale: construire deux unités d’élevage de poulets de chair différenciés, autrement dit selon les modes de l’agriculture biologique, chacune d’une capacité de 4800 poulets. Soit 9600 animaux, 10 par m2. Rien à voir avec un poulailler industriel: les poulets bio, chouchoutés, vont prendre l’air sur un vaste parcours
600 porcs de plein air
Ces deux poulaillers, pour lesquels les demandeurs sollicitent un permis unique, viendront en extension d’un élevage de 600 porcs de plein air, et d’engraissement, débuté en 2017 et d’un élevage de truies, tous deux certifiés bio.
Les secondes ont chacune une loge pour allaiter leurs porcelets. «Je devais me diversifier, dit-il. Trop risqué de tout miser sur le cochon, en cas de peste porcine.» Pour se lancer dans cette nouvelle voie, Philippe et Benoît Genin ont dû satisfaire aux exigences d'un strict cahier des charges européen relatif à l'agriculture biologique.
L’espace dévolu au parcours extérieur de ces volailles bio a encore fait l’objet d’un contrôle qualitatif des terrains.
Selon l’étude d’incidences consultable jusqu’au 14 juin au service «urbanisme» de la ville de Fosses (Espace Winson), ces deux poulaillers ne généreront aucune nuisance.
Au 306 de la rue de la Levée, où la ferme originelle est ancrée (un bâtiment datant de 1830), la zone d’habitat la plus proche, et à caractère rural, se situe approximativement à 975 mètres au Sud-Est du projet.
Un impact paysager nul
Sur le plan paysager, son impact visuel sera extrêmement limité, le site s’inscrivant sur le fond naturel d’un bois. Pour maximaliser son intégration, les demandeurs ont déjà replanté une haie de plusieurs centaines de mètres qui fera écran, brise-vue et brise-vent.
«Elle est constituée d'essences multiples pour les pollinisateurs. Tout bon pour la biodiversité», poursuit l'ingénieur agronome qui affectionne ces barrières naturelles procurant refuge et nourriture aux oiseaux. Le projet aura une emprise au sol de 4 ha et disposera en outre d'un écran végétal inédit. Il sera habillé d'une plantation de 20 ha de noisetiers.
Autre credo, bien dans l’air du temps. Benoît Genin, par le choix du «bio», veut être un agriculteur écoresponsable, innovant et plus respectueux de la nature.
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