Fosses-la-Ville: le dimanche aura son P’tit marché
Et si l’on mangeait local et consommait mieux? À Fosses, Facebook a engendré un P’tit marché du terroir.
Publié le 28-03-2019 à 06h00
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Il y a une dizaine d’années, le retour d’un marché hebdomadaire classique, dans le centre-ville, n’avait pas «pris», faute de chalands. Depuis, le temps a fait plus que son œuvre, il a amené la révolution numérique et l’émergence de réseaux sociaux, qui ont «disrupté» les modes de communication.
Tout s’est accéléré.
L'idée d'un P'tit marché du dimanche autour des saveurs locales, c'est sur Facebook qu'elle a moussé. Jean-Pierre Romain, membre du comité de quartier de Fosses-centre, y pensait depuis un certain temps. Il ne s'attendait pas à un tel intérêt.
Partie de rien, fin janvier, l’idée s’est amplifiée au gré des like, des commentaires, et a généré un tel enthousiasme que ce P’tit marché, et bien il va faire l’événement.
La date d’une première édition est déjà arrêtée: le 12 mai.
Analysons plus finement ce phénomène de groupe par écran interposé.
Fin janvier, la simple question: «Pourquoi n'y a-t-il plus de marché à Fosses?» faisait réagir 66 internautes.
C’est bien de constater un manque, confortablement installé dans son fauteuil. C’est mieux de le combler.
Début février, le débat entre dans le vif du sujet. L’idée est belle, oui, mais qui serait partant pour la concrétiser? Cet appel aux bénévoles recueille 225 commentaires.
Un peu plus tard, le comitard de Fosses-centre prend tout le monde aux mots: Bon, trêve de bavardages, «Quoi, où et comment?»
Ces questions pratiques inspirent 253 commentaires. Il n’y avait plus de doute à avoir. Le P’tit marche du dimanche devait passer du projet à la réalité.
Le 14 mars, il recevait un feu vert du collège.
Quand? Il ressort de l’analyse des réactions que le dimanche matin s’impose comme le créneau horaire le plus plébiscité. De 8 à 13 h, tous les deuxièmes dimanches du mois, de mai à octobre.
Où? Sur la très bien nommée place du Marché.
Une belle sélection
Comment?
Pour réussir et inscrire cette gourmande initiative dans la durée, le comité s’est associé au Cellier de Bebrona, une épicerie fine de terroir qui a sa vitrine dans l’avenue des Combattants. À sa tête, deux promoteurs qui veulent faire bouger les lignes de la consommation, Caroline Kerbusch, de Passion Locale, et Aurélien Huysentruyt, de La Fière Bosse. Leurs gammes respectives de produits se complètent bien. Dans les rayons, les conserves artisanales côtoient les bières namuroises. On y retrouve aussi une sélection de légumes, produits de bouches, créations et douceurs diverses.
«On espère remplir la place avec 10 producteurs/artisans. Ensuite, le P'tit marché pourra toujours s'agrandir vers les rues Alval et du Chapitre» explique Jean-Pierre Romain.
Le marché sera résolument différent, éco-responsable, tourné vers le bien-manger, et donc le mieux-être. Il s’inscrit aussi dans l’air du temps, qui fait la promotion des saveurs authentiques et «bio», à contre-courant des supermarchés, mais aussi d’une convivialité réinventée retissant du lien social dans un centre désertifié, notamment par l’administration communale.
«On pourra même y déjeuner» poursuit Jean-Pierre Romain. Le P'tit marché aura aussi son exposant ou artisan d'honneur. Bref, il est appelé à être très animé, voire joyeux à l'heure de l'apéro.
Le bon potager reprend des couleurs. Les consommateurs, confrontés à des scandales sur le chaîne agro-alimentaire, commencent à questionner le contenu de leurs assiettes.
Voilà pourquoi ce P’tit marché du dimanche semble avoir de beaux jours devant lui.