Le salaire de l’ex-chef de corps, Jean-Louis Galetta, est coûteux: 170 000€
Le salaire de l’ex-chef de corps, sous statut de malade légal longue durée, représente 170 000€ bruts dans le budget de la zone.
Publié le 14-12-2017 à 07h32
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L’ombre de l’ancien chef de corps Jean-Louis Galetta va peser une année de plus sur le budget 2018 de la zone de police Entre-Sambre et Meuse.
Celui-ci sera voté au prochain conseil de police, le 20 décembre, à la maison communale de Profondeville. Rappelons que la séance est publique. Début 2017, nous faisions le point. Les quatre bourgmestres composant le collège de police, dont le président André Bodson, s’indignaient dans la presse. Alors qu’il avait promis de partir à la retraite au 31 décembre 2016, juré solennellement de ne pas profiter, ou abuser, du système (légal) des congés de maladie non pris et donc à récupérer, le chef de corps s’est rétracté. Il allait lui aussi, comme les autres, profiter du système. Étrange revirement de la part d’un adepte de la discipline et autodispensateur de bons points à son rigide management. Celui qui donnait une impression d’élégance morale, cultivait une image (déformée) d’excellence de ses services – jusqu’à prétendre décrocher le titre de manager de l’année – et qui, au début, allait en découdre avec les abuseurs et les planqués, montrait soudain, à la stupéfaction générale, un visage moins admirable. Comme si un masque venait soudain de tomber.
«Il avait juré solennellement, pris un engagement formel de partir à la retraite. Jamais il ne profiterait du système disait-il. Or, il n'a pas respecté cette parole donnée, c'est notre seul reproche. Mais il est dans son droit de prendre ses congés de maladie» – à la charge de la collectivité – rappelle André Bodson.
Jean-Louis Galetta, au terme d’un 3e mandat de 5 ans à la tête de la zone de police, savait qu’on le poussait un peu vers la sortie. Lui aurait souhaité rempiler pour un mandat de plus qui se serait révélé un mandat de trop. Son personnel, à quelques exceptions près, n’en voulait plus, et n’en pouvait plus de ses excès et de sa direction autoritaire héritée d’un début de carrière à la gendarmerie. On ne reviendra pas sur la singularité du personnage. Sur le cas Galetta.
«Lui-même avait dit que, s'il n'y avait encore eu qu'un pourcent de réticence au renouvellement de son mandat - son 4e mandat -, il ne postulerait pas. Or, il y avait de la réticence, il le sentait. Et, en effet, on ne l'aurait plus redésigné» poursuit André Bodson.
Depuis janvier 2017, et ce constat amer d’avoir été floué, la situation n’a pas évolué. De un, le collège n’a plus de nouvelles du chef de corps Galetta (qui aurait, ironie du sort, été rattrapé par de réels ennuis de santé). De deux, les finances de la zone supporteront encore en 2018 les charges complètes, et brutes, de son gros salaire, en ce compris les congés légaux, ce qui représente un montant annuel important de l’ordre de 170 000€.
En additionnant les congés légaux aux congés récupérables de maladie, Jean-Louis Galetta touchera son salaire mensuel complet de commissaire divisionnaire jusqu’en mars 2019. N’étant officiellement plus chef de corps depuis décembre 2016, sa perte salariale se limite à l’indemnité annuelle brute de 14 000€.
Bien que rétrogradé à ce titre de commissaire divisionnaire, il aurait pu ne pas faire valoir son droit à la pension et conserver celui de travailler jusqu’à l’âge de 65 ans. Il est d’ailleurs toujours susceptible de rentrer au travail mais personne ne s’y attend, pas plus qu’il n’y est attendu.
Il a donc choisi une autre voie, ce qui ne colle pas au sens aiguisé de l’honneur et du respect qu’il s’est efforcé de montrer.
Au-delà du fait que c’est triste de partir comme cela, le partant coûte bonbon: dans les 3% d’augmentation de la dotation totale des quatre communes qui sera inscrite dans le prochain budget, 1,80% sera consacré à la seule rémunération du préretraité. Et il n’est tenu, pour bénéficier des largesses d’un système plutôt surréaliste, que de remettre des certificats médicaux, tous les 3 mois.