Les gens du voyage à Fosses-la-Ville, «inadmissible» pour le bourgmestre
40 caravanes et 100 personnes des gens du voyage, français et belges, se sont installés sur la pelouse du rond point du Shop in Stock. Sans prévenir.
Publié le 07-08-2017 à 06h55
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La police, le bourgmestre et les gens du voyage sont en discussion aux abords de l'entrée du Shop in Stock de Fosses-La-Ville, sous les yeux parfois médusés des habitants. 40 caravanes, 30 familles représentant près de 100 personnes viennent de s'étendre sur toute la superficie du terrain.
L'occasion d’entrer en contact avec ces «gens du voyage», sous un accueil chaleureux, devant un bon cola. Une ambiance bon enfant et une franche rigolade. Une discussion ouverte qui tranche avec les craintes de certains riverains.
«Nous restons une semaine»
Ils sont belges et français venus de Marchin (Huy), où ils auraient été bien accueillis. Et, ils font un passage et une pause sur l'entité de Fosses avant de continuer leur chemin. Ismaël, porte parole du groupe, ayant eu contact avec le bourgmestre et la police explique: «La police est venue ainsi que le bourgmestre et une communication a été simplement établie. Nous aurons des instructions ce dimanche soir. Nous sommes arrivés ici aujourd'hui pour faire une pause, un transit d'une semaine et vu qu'il n'y a rien de prévu pour nous, nous nous sommes installés ici, le long de la grand route. Nous avons voulu négocier financièrement l'emplacement avec le propriétaire du terrain mais d'après le bourgmestre c'est un non catégorique. Si il n'est pas d'accord avec notre emplacement pour une semaine, nous lui avons dit que si il avait un autre emplacement à notre disposition même avec un accord financier, nous voulons bien nous y rendre tout de suite»
À la question de la crainte des riverains et de la réputation qu'ont les gens du voyage, Ismaël continue: «Nous sommes ici et toute personne qui a envie de nous rencontrer comme vient de le faire Roland Louis de Sart-St-Laurent est le bienvenu. Je voudrais ajouter que si l'on nous accorde une semaine, nous nous engageons évidemment à trouver un accord avec la Commune pour l'évacuation des déchets à nos frais.»

Le soutien d'un voyageur
Louis Roland justement sur le site et venant de Sart Saint-Laurent raconte son lien d'amitié avec les gens du voyage: «Là je suis occupé à boire une limonade avec eux. Je suis de l'entité mais je voyage beaucoup. Je suis là pour leur souhaiter la bienvenue et leur donner mon soutien car je suis camping-cariste. Lors de mes voyages, je suis toujours bien accueilli par les gens du voyage pour profiter de leur eau, d'un emplacement et d'un soutien. De droite à gauche, j'ai toujours été le bienvenu dans tout le pays. Cela fait 20 ans maintenant que je voyage et ce sont 20 ans sans jamais avoir eu aucun souci.»

Inadmissible, selon le maïeur et les propriétaires du terrain
De son côté, le bourgmestre Gaëtan de Bilderlng confirme l'entretien avec les gens du voyage tout en soulignant qu'il est «inadmissible de se retrouver devant un fait accompli et que le procédé est non seulement illégal mais déontologiquement incorrect au vu du droit de propriété.» Si le bourgmestre veut bien respecter leur mode de vie, Il faut peut-être aussi se poser la question du droit du citoyen et de sa propriété. Gaëtan de Bilderling souligne qu'il a pris contact avec les propriétaires des terrains ainsi que les exploitants du Stock in Fosses qui ne sont absolument pas d'accord d'accepter une situation telle que vécue ce dimanche.
Néanmoins rajoute-t-il «toutes les voies légales seront mises en œuvre pour trouver des solutions d'une manière ou d'une autre.» Enfin, s'il ajoute que de plus amples informations seront données ce lundi, il est dommageable d'entendre se dire que le temps de trouver une solution en une semaine, ils seront déjà partis. Le bourgmestre conclut en rappelant que « c'est ce genre de situation qui donne une mauvaise réputation aux gens du voyage alors qu'on est dans le respect d'un mode de vie mais qui doit être respecté de part et d'autre». Si les gens du voyage prenaient la peine de prévenir de leur arrivée, les bourgmestres de chaque ville ne seraient pas obligés de réagir ou agir mais de trouver des solutions légales pour leur accueil.