Il éventre un ami sans raison à Fleurus: il risque 10 ans
Un coup de couteau de chasse dans le ventre de son ami, sans raison apparente. La victime a frôlé la mort, le prévenu risque 10 ans de prison.
- Publié le 05-06-2023 à 19h59
- Mis à jour le 05-06-2023 à 20h00
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Le 20 septembre dernier, sur le parking du hall omnisports de Lambusart, Hassan a échappé de peu à la mort. Sans raison apparente (pas de conflit, pas de règlement de comptes, rien), Jihad a asséné un coup de couteau dans le ventre de son ami en lui lançant un poétique "Tiens, fils de p***".
L’arme, utilisée pour dépecer des bêtes dans le monde de la chasse, a éventré le jeune homme. La blessure était telle que les policiers ont cru voir le linge compressant l’entaille sous le t-shirt d’Hassan. "Ce n’était pas un linge, mais les organes visibles sous le vêtement ", rapporte la police dans son procès-verbal initial.
Juste après le coup de couteau, Hassan s’est enfui du parking où lui et ses copains (dont Jihad) avaient l’habitude de se réunir. L’homme blessé a trouvé refuge dans une boulangerie. Il était tellement effrayé qu’il s’est caché dans la réserve après en avoir bloqué la porte.
Auditionné par la police, Jihad a décrit une journée classique: "Je me suis levé à 10 h, j’ai déjeuné et puis je suis sorti me balader à 15h30 avec le véhicule de maman. Puis j’ai vu Hassan et je lui ai mis le coup de couteau".
Ce lundi après-midi, face au tribunal, Jihad est resté flou sur les circonstances de son geste. Et ce, malgré les nombreuses questions du tribunal et de la partie civile. "Cela ne devait pas se passer comme ça, a-t-il dit. Hassan est sorti de sa voiture et je me suis senti menacé." Il assure que rien n’était préparé et qu’il ne voulait pas tuer Hassan.
Des recherches troublantes sur le net
Jihad affirme s’être senti menacé, pensant qu’ "Hassan essayait de lui tendre un guet-apens". Hassan aurait-il subitement changé de comportement vis-à-vis de son ami qu’il n’avait plus vu depuis un mois ? Faux, disent le parquet et la partie civile. "Les amis interrogés ont confirmé que c’est Jihad qui a changé, pas la victime", insiste l’avocat Quentin Mayence.
Pour le substitut Vervaeren, l’acte de violence était bien préparé. En témoignent les recherches effectuées par Jihad sur internet: "En mai, il y a eu des recherches pour l’acquisition d’un couteau. En juin, ce fut des recherches sur les coups de couteau dans le foie, dans la gorge. Il s’est aussi intéressé à l’instinct “killer” ou encore aux crimes à l’arme blanche."
Le parquet réclame 10 ans, soit la moitié de la peine maximale pour tentative d’assassinat en correctionnelle. L’avocat de la défense a principalement insisté sur l’absence de préméditation "puisqu’il n’y a pas eu de rendez-vous fixé avec la victime" et sur d’autres recherches internet tout aussi étranges, comme celles à propos de "footballeurs juifs". Jugement le 19 juin.