128 millions€ à charge des Wallons
L’après-faillite de Best Medical Belgium, actif à Fleurus dans le secteur nucléaire, coûtera près de 130 millions d’euros aux Wallons.
- Publié le 26-07-2022 à 19h57
- Mis à jour le 27-07-2022 à 06h00
La facture s’élève déjà à 70 millions€, mais devrait encore augmenter significativement – de l’ordre de 80% – avec le coût des opérations de démantèlement et de reconditionnement des installations industrielles: c’est ce que vient d’indiquer le ministre wallon en charge de l’Économie, Willy Borsus, dans le cadre de la gestion de l’après faillite de Best Medical Belgium, à Fleurus, qui jusqu’en 2012 produisait des radio-isotopes médicaux utilisés dans le traitement des cancers.
En réponse à une question écrite du député Écolo Christophe Clersy, le ministre fait état des obligations de la Wallonie en matière d’activation de fonds publics. Des engagements financiers avaient en effet été pris dans les années 90, lors du transfert d’une branche d’activités de l’IRE par le groupe canadien Nordion. Il s’agit de la mise en œuvre de cette garantie conventionnelle, la Région ne peut s’y dérober. Elle se montrera néanmoins attentive à ne rien dépenser au-delà de l’incontestablement dû.
Comme le précise Willy Borsus, les équipements mobiliers et immobiliers ont été démontés et triés en trois filières: 16 tonnes de matériaux non radioactifs ont été évacuées vers des décharges conventionnelles, 309 autres de métaux sont promises à un recyclage dans des fonderies à l’étranger. Enfin, 58 tonnes de déchets radioactifs solides sont en cours d’enlèvement et de transfert vers Belgoprocess, la filiale industrielle de l’Ondraf, pour traitement et entreposage sur son site de Dessel dans l’attente d’un stockage définitif.
Quatre bâtiments ont été assainis, représentant une superficie de zone contaminée de 3600 m. À ce stade, deux d’entre eux ont été dénucléarisés et restitués à l’Institut national des radioéléments (IRE), propriétaire du site, en vue d’une nouvelle affectation. Le troisième est en passe de l’être. Le quatrième devra être démoli, en raison de la fragilité de sa structure.
Dans la foulée viendra la déconstruction d’un ensemble comportant deux cyclotrons."Ces opérations vont générer des dépenses complémentaires qui s’étaleront jusqu’en 2028 et porteront l’ardoise à près de 128 millions€", selon le ministre.