Dans les écoles communales de Fleurus, le handicap démystifié dès le plus jeune âge
Les petits élèves des écoles communales de Fleurus viennent de participer à des ateliers de sensibilisation aux handicaps. L’expérience est très positive.
Publié le 24-05-2022 à 06h00
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Sensibiliser, dès le plus jeune âge, aux personnes en situation de handicap et aux difficultés qu’elles rencontrent: l’expérience vient de se terminer avec succès dans les onze implantations scolaires fondamentales communales de Fleurus. C’est très positif, explique en substance la référente Handicontact de la Ville, Émilie Taccetta, car c’est un âge où l’être humain est le plus réceptif.
L’appui des associations
Cette initiative s’inscrit dans un engagement pris par la Ville par l’adoption, en 2018, d’une charte communale en faveur de la personne handicapée. Elle fut récompensée par la suite en se voyant décerner le label Handicity. "Au sein de l’administration, on veillait déjà à respecter la proportion de personnes porteuses de handicap , explique Melina Cacciatore, échevine des Affaires sociales. Mais on a dressé un état de lieux à tous niveaux, notamment au plan de l’accessibilité des infrastructures mais aussi pédagogique."
C’est ainsi que les ateliers de sensibilisation au handicap dans les écoles ont pris forme. "J’en ai pris connaissance par l’AViQ (Aide à une vie de qualité) , explique Émilie Taccetta, référente Handicontact de Fleurus, poste créé dans la foulée du label. Il était possible de les mettre en place gratuitement, en bénéficiant des compétences de plusieurs associations de porteurs de handicap expérimentées."
Une journée pour tous
Entre le 2 et le 23 mai, grâce à une étroite collaboration entre les échevines des Affaires sociales et ce l’Enseignement, Ornella Iacona, le Plan de cohésion sociale de Fleurus, l’AViQ et les directions sociales, la Ville a organisé ces ateliers. "Ils duraient deux demi-journées, et chacun a reçu des animations identiques, adaptées à l’âge bien sûr" , explique Fiona Valentino, coordinatrice pédagogique.
Ainsi, l’atelier de 2e et 3e maternelles a été animé par une personne malvoyante de l’ASBL carolo Horizon 2000. Au programme, la reconnaissance d’objets dans un sac avec les yeux bandés, la découverte de livres en braille ou en grands caractères, le port de lunettes embuées pour se mettre dans la peau d’un malvoyant. En 5e et 6e primaires, les élèves ont pu, avec l’ASBL montoise Passe-murailles, jouer à un jeu de société sur le thème des divers handicaps, prendre des objets avec de gros gants ou encore s’essayer à la marche avec canne, les yeux bandés, en étant guidé par un autre élève. "Ce qui ajoute une dimension d’entraide" , insiste la coordinatrice pédagogique.
«Très pertinents»
"Ces ateliers, ludiques, sont très pertinents, réagit la référente. De plus en plus d’enfants ayant des soucis de santé sont intégrés dans les classes, et il est important que cette sensibilisation se fasse." Tant Émilie Taccetta que Fiona Valentino soulignent l’attitude des élèves: "Ils disent les choses comme ils les vivent, et c’est plus facile d’en parler avec eux à cet âge" , observe l’une. "Ils ne sont pas du tout dans le jugement, ils n’ont pas le regard, parfois moqueur, qu’un adulte peut avoir. Ce qui permet d’accepter l’autre tel qu’il est" , ajoute sa collègue.
"Les instits sont ravies, insiste la référente. Elles souhaitent continuer à ce que des animations de ce genre aient une suite. On réfléchit déjà pour l’an prochain."