Pays de Charleroi : cinq visites pour vivre la vie de château en famille
Ce premier mai, la troisième édition de la "Vie de château en famille" permet de visiter des châteaux. C’est libre et gratuit. Rendez-vous à Farciennes, Trazegnies, Hams-sur-Heure, Monceau et Fontaine-L’Évèque
Publié le 28-04-2023 à 12h35 - Mis à jour le 02-05-2023 à 12h01
Ce n’est pas forcément le plus sexy des châteaux de la région, avec une tour encapuchonnée et un échafaudage pour en stabiliser la façade nord. Mais le château de Farciennes est au cœur des visites de ce premier mai. "Notre château est classé depuis 2009 et nous nous employons à sauvegarder ce qui peut l’être", résume Julien Fanuel, chef de cabinet du bourgmestre Hugues Bayet. Ce sont donc, avant tout, les espaces verts autour des ruines qui seront mis en valeur pour cette "vie de château en famille", de 11h à 18 h, avec des visites guidées à 13 h, 15h et 17 h. Cette journée d’animations permettra aussi de se visualiser le futur du site: "Le parc naturel autour du château est valorisé par l’ASBL Farciennes + et, à l’arrière, une dalle est aménagée pour accueillir des concerts et des spectacles en plein air. L’idée, c’est donc de restructurer les lieux, pour pouvoir, à terme, présenter un site dont l’esprit serait comparable aux ruines de Villers-la-Ville". Une étude a été menée dans ce sens, elle a établi qu’un budget de 8,5 millions€ serait nécessaire. Le dossier fait partie des prochains grands projets à mener, sur Farciennes.
Pour Julien Fanuel, une certitude s’impose, de toute façon: "C’est une richesse d’avoir un château dans notre patrimoine communal. L’air de rien, c’est l’un des éléments qui font rayonner Farciennes à l’international". Il le rappelle: deux aspects remarquables assurent la notoriété de ce château qui fut construit au XIVe siècle. D’abord, il a reçu la visite de Louis XIV en 1667 et il fut redessiné par André Le Nôtre, architecte aussi des jardins de Versailles. "Mais, surtout, rappelle Julien Fanuel, en 1851, on y a exhumé des squelettes qui avaient des pieux fichés dans la cage thoracique. Et il se trouve qu’au XVIIIe siècle, notre château avait été racheté par la famille Bathyani, des descendants directs de Vlad Tepes, le véritable comte Dracula".
Si le château de Ham-sur-Heure/Nalinnes ressemble aujourd’hui à une grande demeure cossue, son passé est bien celui d’un château. Les premières traces écrites connues attestant de la présence du château datent du XIII siècle, venant d’Isabeau de Morialmé, propriétaire du château. En 1473, le château passe à la Maison de Mérode, qui lui donne son aspect actuel et le conserve jusqu’en 1941.
L’un de ses hôtes prestigieux fut Louis XIV qui y séjourna en 1667, lors du siège de Charleroi. Vendu en 1952 à la commune de Ham-sur-Heure, le château devint le siège de l’administration communale, mission qu’il a conservée après la fusion des communes, en 1977. L’intérieur abrite plusieurs salles dont la salle de Justice et sa chapelle, la salle des Palmiers ainsi que celle des Blasons. Le château est entouré d’un magnifique parc qui surplombe un ancien moulin et permet de découvrir l’Eau d’Heure. Ce premier mai, des jeux pour les enfants seront accessibles dans le parc et des visites guidées seront organisées toutes les 40 minutes, de 9h à 18 h. Réservations au 0495/36 92 63.
À Trazegnies, sur le territoire de Courcelles, le château est évidemment un haut lieu d’histoire mais aussi d’animations publiques et culturelles. Avant même de mettre un pied dans le château, les visiteurs pourront s’arrêter au pied d’un érable remarquable, âgé de 300 ans et étroitement lié au culte de Saint-Laurent.
Trazegnies fut le siège d’une seigneurie puissante et indépendante, à la limite du Duché de Brabant, du Comté de Hainaut et de la Principauté de Liège, ainsi que le berceau d’une des plus illustres familles d’Europe. Plusieurs seigneurs de Trazegnies participèrent aux Croisades, l’un d’eux fut connétable de France sous Saint-Louis, un autre épousa par procuration au nom de Charles-Quint l’Infante du Portugal, Jean III fut nommé Chevalier de la Toison d’Or, d’autres furent investis de hautes fonctions par les gouverneurs des Pays-Bas. La maison de Trazegnies possédait donc un château digne d’elle, dont il subsiste la cave romane, témoignage rare du XIe siècle.
Le château fortement endommagé au fil du temps a bénéficié, depuis les années 2000, d’importantes rénovations, à commencer par l’aile est du châtelet d’entrée puis le parc et, en 2015, l’aile Louis XIII. Toutes les salles du premier étage ainsi que la Chapelle Saint-Laurent ont été rénovées. Tout cela est à découvrir, ce lundi premier mai, de 10h à 18 h, visites guidées à chaque heure pile. Jeux pour enfants et petite restauration sont prévus.
Château ? pas château ?
Tous les bâtiments qui sont affublés du vocable n’en sont pas forcément. Petit tour d’horizon non-exhaustif du reste du patrimoine de la région.
Construit au XIVe, reconstruit en 1851 par la famille d’Oultremont, le château de Presles est bien un château. C’est aussi une propriété privée, habituellement ouverte au grand public quelques jours en mars, pour la floraison des jonquilles.
Le château Mondron, à Jumet, est imposant, et comprend même une église, construite en 1930, dans son corps principal. Gérée par une ASBL, la bâtisse est pourtant une demeure patronale industrielle, dont la construction est attribuée à Valentin Lambert en 1881.
Le château Bilquin-de Cartier, à Marchienne-au-Pont, abrite notamment une bibliothèque communale. C’est un véritable château, qui remonte au XVIIe siècle et qui est classé depuis 1980.
La tour Saint-Jean, à Gosselies, est classée depuis 1997. Si, toute seule, elle ne peut prétendre à rien, elle est tout de même le dernier vestige du château de Bousies, qui se dressait là au XVe siècle.
Il a certes abrité l’Empereur Napoléon au soir de sa dernière victoire, le 16 juin 1815, avant la bataille de Waterloo et c’est là que se tient le conseil communal. Le château de la Paix, à Fleurus, n’est pourtant qu’une gentilhommière à laquelle l’usage a donné le nom de château.
Sur Couillet, où les écoliers visitent régulièrement le Centre de culture scientifique de l’ULB, le château de Parentville n’est pas un château. C’est une demeure patronale industrielle, construite par Basile Parent, qui fut réquisitionnée par les Allemands en août 1914, en tant que QG de la Bataille de Charleroi.
Du côté de Châtelet, enfin, le château Pirmez, qui abrite les services de l’ASBL Trempoline, est un hôtel de maître de style néo-classique, bâti en 1833 et classé depuis 1996. Ce n’est pas un château.