Pont-de-Loup: un nouveau projet de traitement de déchets
Immoroute veut créer un centre de traitement de déchets de construction sur le site de la Praye. L’enquête se clôture le 27.
Publié le 20-02-2023 à 20h14 - Mis à jour le 20-02-2023 à 20h15
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Déserté depuis près de 14 ans, le site qui accueillait la décaperie de la Praye, à Châtelet et Pont-de-Loup, ne suscite guère d’intérêt autre que celui d’entreprises actives dans le domaine de la valorisation de déchets de construction, sans toutefois se concrétiser jusqu’à présent. Ce fut le cas, d’abord, avec Carolo Recycling, puis avec Immoroute dont le dernier projet est, depuis le 13 février, soumis à enquête publique en vue de l’obtention d’un permis unique de classe 2. Et comme on le lira par ailleurs, il suscite à nouveau craintes et interrogations, à tout le moins.
Basée à Thuin, la SA Immoroute convoite un terrain de la zone de quelque 6 hectares. Elle voudrait y implanter et exploiter un centre de regroupement, de tri, de prétraitement et de valorisation de déchets inertes via une centrale à béton d’une capacité de 36 000 tonnes par an, un autre centre du même type pour des déchets non dangereux, ainsi qu’un centre de regroupement et de prétraitement de terres excavées et, enfin, un centre de regroupement de déchets d’amiante. Au total, le site serait occupé par 40 000 tonnes de déchets, pour plus du double traité chaque année, dont 12 tonnes de déchets amiantés.
Le projet, on l’aura compris, va de pair avec un cortège de diverses nuisances potentielles. Qui, apprend-on des fonctionnaires technique et délégué de la Wallonie, ne doivent pas faire l’objet d’une étude d’incidences sur l’environnement, des réponses étant apportées aux principales sources de nuisances dans la demande de permis.
Au moins 6 800 camions
C’est le cas pour le bruit, résultant de matériel lourd tel que concasseur mobile, centrale à béton, groupe électrogène, crible, engins de manutention: une annexe "conclut au respect des conditions générales en matière de bruit". Pour les poussières, idem: une autre annexe "comprend un plan de réduction des émissions diffuses" permettant de vérifier les moyens prévus pour limiter les émissions.
L’impact de la mobilité est aussi analysé. Le nombre de camions serait limité à… 6 820 par an si l’entreprise recourt à la voie d’eau, ce qu’elle compte faire. Sans quoi, ce seront 1 600 de plus. En outre, le projet intègre des aménagements prévus par le Port autonome de Charleroi, propriétaire du terrain, pour que le charroi évite totalement les agglomérations.
Quant aux déchets pouvant receler des substances novices, ils seraient placés sur une dalle étanche. Un séparateur d’hydrocarbures traiterait les eaux de ruissellement et les substances nocives collectées dans un bassin spécifique. Les eaux de l’établissement, pouvant être polluées par des déchets autres qu’inertes, elles aboutiront à la station d’épuration de Roselies.
La parole jusqu’à lundi
Le dossier complet peut être consulté et des observations émises dans les deux administrations communales, jusqu’au 27 février à 16h (Châtelet) et 11h (Aiseau-Presles), moment de la clôture de l’enquête. Ensuite, les collèges communaux auront dix jours pour rendre leur avis, les fonctionnaires technique et délégué étant compétents pour délivrer le permis.
On notera que le recours au conseil d’État introduit par la commune d’Aiseau-Presles contre le permis de l’autre entreprise, Carolo Recycling a rendu un verdict: la commune a été déboutée pour la suspension du permis, le recours en annulation étant toujours à l’instruction. Ce qui n’empêcherait pas l’entreprise de lancer l’exploitation du site, au risque de devoir y renoncer en cas d’annulation du permis.