Projet agrivoltaïque à Aiseau-Presles : la décison se fait attendre
La décision d’accorder, ou pas, l’autorisation de concrétiser un champ agrivoltaïque à Presles a été reportée. Des précisions sont attendues.
Publié le 16-01-2023 à 21h19
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Le village de Presles verra-t-il un champ de 22 000 panneaux solaires s’étendre sur son territoire, du côté du chemin Taille Marie? Il faudra encore attendre pour le savoir… La décision des fonctionnaires délégué et technique, qui ont le pouvoir d’accorder le permis pour un tel projet de classe 2, aurait dû être connue ces jours-ci. Mais la semaine dernière, le porteur du projet, la société Ether Energy, et l’administration communale d’Aiseau-Presles ont été avertis par le SPW que la procédure de demande du permis a été suspendue.
La raison? "Les deux fonctionnaires ont estimé ne pas avoir assez d’informations pour se prononcer", explique Alex Houtart, en charge du dossier chez Ether Energy. "Ils demandent donc qu’on leur fournisse des précisions, des éclaircissements qui seront intégrées au dossier. Celui-ci devrait alors être l’objet d’une nouvelle procédure", avance le représentant de la firme spécialisée en projets d’énergies renouvelables.
Il évoque surtout des informations techniques, notamment relatives à la sécurité des équipements électriques en cas de très fortes pluies. Il cite aussi des précisions demandées par rapport à la zone du plan de secteur ou est envisagé le projet, de couleur pêche, soit "sous surveillance en raison d’une pollution éventuelle". "Une éventualité qui concerne le sous-sol, à 100 mètres de profondeur, et qui donc est sans impact pour une activité agricole, mais une classification au plan de secteur qui convient parfaitement pour des panneaux solaires", dit-il.
Alex Houtart insiste : le projet, qui allie les deux aspect, est avant tout agricole. "Il concerne un propriétaire, agriculteur, qui rentabiliserait évidemment au mieux son bien avec l’installation solaire, mais qui louerait la surface à deux agriculteurs pour l’exploiter de façon extensive plutôt qu’intensive, ce qui est mieux."
L’un y fera paître 200 brebis, le double de son élevage actuel à Gerpinnes. Le projet lui garantirait en outre la rentabilisation de ses investissements à un horizon de 30 ans. L’autre, c’est Beelgium, deux apiculteurs de Jemeppe qui ont relancé la professionnalisation de ce secteur en Wallonie. Leurs dizaines de ruches seront installées 3 à 6 semaines lors de la floraison des plantes mellifères et fourragères qui auront été semées. Une occupation en alternance avec le cheptel ovin qui, lui, y sera le reste du temps.
"Sur le fond, il ne semble pas y avoir tellement de remise en question, estime Alex Houtart pour qui l’activité agricole ne passe pas au second plan, mais au contraire sera améliorée et étendue. "D’ailleurs, le nombre maximum de brebis serait de 200, avec ou sans panneaux solaires", assure-il.
On rappelle qu’à l’exception de la Division Nature et Forêts, tous les avis sur ce méga- projet ont été négatifs, celui des autorités communales en tête. "Habituellement, le projet aurait été recalé", commente-t-on à la commune. Pour le demandeur, cette suspension n’est pas à interpréter: "C’est une position neutre jusqu’à présent, rien de plus. Ce n’est pas le premier dossier pour lequel on nous demande des précisions. Ca ne préjuge rien de la suite."