Aiseau-Presles: trois terrains communaux mis en vente
La commune met en vente trois biens immobiliers. Des logements y prendront place, et le produit de ces opérations sera affecté à des projets futurs.
Publié le 18-10-2022 à 21h16 - Mis à jour le 18-10-2022 à 22h27
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Les trois dossiers, relatifs à des biens immobiliers appartenant à la commune d’Aiseau-Presles, remontaient à plusieurs années. Lundi, le conseil a donné son feu vert pour leur mise en vente. Ce qui permettra de valoriser ces terrains classés en zone d’habitat avec des logements neufs, mais aussi à alimenter un fonds pour les projets futurs avec un solde net d’au moins 1,6 million€.
Le moment de la vente n’est pas choisi par hasard. "Jusqu’ici, on pouvait emprunter à des taux très bas, voire négatifs, pour financer nos projets, explique l’échevin des Finances, Dominique Grenier. À présent, les taux remontent, et c’est moins intéressant d’emprunter. Mais le marché immobilier est toujours très bon, et on vend donc afin de dégager des liquidités pour les investissements futurs plutôt que d’emprunter."
210 000 € déboursés
Deux de ces biens sont des SAR, des sites à réaménager, c’est-à-dire des terrains pollués par une activité industrielle passée.
Le plus important est l’ancien Puits Saint-Henry, à Aiseau. La majeure partie des quelque 3 hectares a été rachetée pour le 1 € symbolique à son ancien propriétaire, la commune ayant dû débourser 105 000 € (moins 63 000 € de subsides) pour quelques parcelles contiguës. L’ensemble a été assaini et dépollué pour 1 746 000 €, pris en charge totalement par la Wallonie.
Les 2,66 hectares classés en zone d’habitat sont mis en vente pour 1,3 million€ (50 €/m2), selon l’estimation du Comité d’acquisition d’immeubles. "Le but est d’y créer un nouveau quartier, donc uniquement du logement, explique l’échevin. La commune pourra aussi imposer des charges urbanistiques (trottoirs, espaces verts, etc.) au futur propriétaire. Des acquéreurs potentiels ont déjà marqué leur intérêt."
L’autre SAR est plus réduit. Il s’agit d’une partie d’un terrain plus vaste situé à la rue Lambot – occupé jadis par la fonderie émaillerie Paître-Bruyère – dont la commune a décidé de mettre en vente la partie classée en zone d’habitat, soit un peu plus de 39 ares. Le terrain a été racheté pour 420 000 €, ce qui, subsides régionaux déduits, a permis à la commune de ne débourser que 168 000 €. La dépollution a été une opération blanche, les 1 027 000 € ayant été supportés par la Wallonie.
"L’offre minimum est de 250 000 €", indique l’échevin. Il précise que le terrain est classé en "zone d’inondation moyenne", imposant une adaptation des logements à construire à un éventuel débordement de la Biesme. Le terrain n’est pas non plus très éloigné de l’aciérie Somville dont les activités ont été pointées par des riverains. "On suit le dossier, la DPC de la Wallonie aussi, et la direction a été contactée, assure l’échevin. On attend la réaction de la Wallonie. Mais un vaste espace vert, propriété communale, joue de toute façon le rôle de zone tampon avec le terrain mis en vente."
À noter que, dans un souci d’homogénéité de la zone, prolongée jusqu’au quartier d’Oignies, les candidats acquéreurs sont invités à remettre offre pour les deux biens.
45 ares.. et une école
Le troisième bien mis en vente se situe à Presles: l’ancienne école des Binches, bâtie sur 45 ares, rue Grande. Mise à prix: 250 000 €, le bâtiment étant probablement condamné à la démolition. Pour des raisons d’accessibilité, le site ne pourrait accueillir que deux logements au plus. Les quatre associations qui occupaient les lieux seront hébergées dans la nouvelle infrastructure de la Papinière, leur matériel étant entreposé temporairement dans d’anciens "conteneurs marins" adaptés.
La commune ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans ses opérations immobilières: elle a lancé une procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique pour devenir propriétaire du terrain de l’ancienne Soudière, à Oignies, dont le promoteur espagnol ne donne plus signe d’intérêt. L’idée est d’y créer, après dépollution, un tout nouveau quartier en bord de Sambre.
Exploiter encore mieux l'unité de biométhanisation
Avec son unité de biométhanisation opérationnelle depuis 2015, Aiseau-Presles était commune pionnière dans ce mode de production d’énergie renouvelable. "Mais la technologie évolue vite, explique Dominique Grenier, échevin en charge de l’Environnement. Aussi avons-nous décidé de faire réaliser une étude sur l’optimisation de son utilisation."
Cette étude concernera les améliorations techniques à apporter aux installations, à l’amélioration des flux pour l’électricité produite. Il sera particulièrement question de l’utilisation de la chaleur produite par l’installation… en été. "Cette chaleur est, jusqu’à présent, totalement perdue, ce qui est vraiment dommage spécialement par les temps qui courent."
La commune avait déjà rentré un projet en ce sens dans le cadre d’une précédente programmation Feder pour un séchoir de bois et du digestat, ce qui aurait rendu ce dernier plus facile à transporter et à stocker pour les besoins de l’agriculture. Mais il n’avait curieusement pas été retenu.
"Cette fois, une entreprise d’une commune voisine, spécialisée dans les isolants naturels, nous a contactés. Elle utilise pour ses produits de l’herbe et de la toile de jute qui doivent subir un séchage. Avec ce partenaire, ce serait un exemple d’économie circulaire et d’économie en circuit court encore plus parfait."
Une nouvelle rue, et toujours pas de nom de femme…
Un nom a été attribué à une nouvelle rue, à Aiseau. Le conseil a accepté que la rue qui dessert le lotissement Antiak s’appelle "rue du Bois Planté", du nom d’un ancien sentier. La conseillère Laurence Smolders (Ensemble) a opportunément fait remarquer qu’il n’y a pas une seule rue de l’entité au nom d’une femme. Le bourgmestre, Jean Fersini, a fait part de son souhait de pouvoir modifier le nom de la rue de Stalingrad.
L’impopularité actuelle de la Russie justifie-t-elle d’effacer la mémoire d’une bataille aussi cruciale de la IIe Guerre ? À moins qu’il s’agisse de rebaptiser cette rue du nom d’une femme…