Inondations: À Aiseau-Presles, 30 familles n’ont pas encore pu rentrer chez elles
Aiseau-Presles était parmi les communes du Hainaut les plus touchées par les inondations du 15 juillet. On est encore loin d’avoir tourné la page.
Publié le 06-01-2022 à 21h18
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Si le Hainaut a relativement été épargné par les intempéries de la mi-juillet, Aiseau-Presles fait partie des communes du Hainaut parmi les plus touchées. Le 15, en fin de matinée, la Biesme avait commencé à inonder les endroits les plus critiques de l'entité, à Presles notamment. "Mais vers 14 h, c'était le cataclysme, se souvient Bernard Barbieaux, directeur général faisant fonction. Le débit de la Biesme a atteint 35 m3/seconde, contre quelques m3 en moyenne… Du jamais vu en un siècle."
Le dispositif de pompage de démergement, installé après la fermeture des charbonnages pour contenir les eaux d'exhaure, avait tenu bon. Jusqu'à être débordé. Une digue, remontant aussi à la fin de l'exploitation minière, a fini par lâcher, explique Dominique Grenier, échevin et bourgmestre ff au moment des faits. Dix-sept rues s'étaient retrouvées sous eau, tout particulièrement les rues Lambot, d'Oignies, des Forges et du Faubourg à Aiseau, la place Communale et la rue des Taillandiers à Presles. "L'entité s'était retrouvée coupée en deux, entre Roselies et Oignies. La rue de Namur et la N90 étaient impraticables."
La Commune n'avait pas attendu la phase critique pour mettre en place sa cellule de crise, ce qui fut chose faite dès 10 h 30. "Du coup, le plan d'alerte communal n'a pas dû être déclenché. À 13 h, le plan d'alerte provincial prenait le relais, à 15 h le plan d'alerte fédéral.""Le canevas de la Planu, la Planification d'urgence, a été appliqué en étant adapté à la situation", indique l'échevin Vincent Valentin qui souligne, comme tous ses collègues, le professionnalisme de la fonctionnaire responsable. Chacun, membre du collège, du service travaux, du CPAS, du personnel de Tibi, s'est investi de façon admirable pour aider les sinistrés, que ce soit pour les accueillir au centre d'accueil, de Sambrexpo, les reloger (en partenariat avec la société Sambre et Biesme), leur procurer une aide psychologique, matérielle, alimentaire, vestimentaire, puis les aider à évacuer les déchets et gérer les dons des habitants.
On avait frôlé le drame, l'eau ayant parfois atteint tout le rez de certaines maisons. Mais sans qu'il y ait eu de victime. "On a eu la chance que cela s'est passé en journée. La nuit, des habitants auraient été surpris et il y aurait sans doute eu des victimes", estime le DG.
N’empêche, le nombre de dossiers rentrés par des sinistrés s’élève à 356. Ils peuvent bénéficier du suivi de la cellule communale "inondations" mise en place au lendemain du déluge. C’est elle qui, spécifiquement, en collaboration avec le CPAS, gère les demandes d’aide. Une permanence sociale et juridique, avec des avocats bénévoles, a aussi été organisée pour soutenir les demandes d’interventions auprès des assurances, explique la présidente du CPAS, Florence Cauchie. L’initiative aura une suite. Des séances d’informations ont aussi lieu dans les quartiers.
Avec l’intervention du Fonds des calamités, celle des assurances constitue actuellement le nœud du problème des sinistrés aujourd’hui. S’ils sont nombreux à avoir été indemnisés, la plupart l’ont été trop peu pour envisager de réparer leurs logements. Beaucoup y sont retournés, parfois en "campant", mais la Commune estime qu’entre 30 et 40 familles sont encore hébergées ailleurs.
La Commune compte suppléer, autant qu'elle le peut, à certains besoins qui ne seront pas couverts par les assurances. Elle dispose pour cela d'un fonds de réserve alimenté par la Wallonie, qui s'élève encore à 634 000€, 200 000€ étant encore espérés. Mais la Commune voit plus loin, s'attelant à prévenir autant que possible d'autres catastrophes, même si l'occurrence n'est que d'une tous les 200 ans… La Biesme a déjà été curée, les berges restabilisées. Des analyses sont faites à son embouchure avec la Sambre, des études du SPW et d'Igretec sont en cours pour l'égouttage, pour évaluer l'opportunité d'un bassin d'orage. Et une étude indépendante est en préparation "afin d'avoir un appui scientifique, un regard extérieur, pour orienter nos actions", précise le bourgmestre, Jean Fersini. Car les choix politiques du futur devront tenir compte de ces phénomènes, surtout dans une commune où les zones inondables sont vastes.
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Dans une moindre mesure qu’Aiseau-Presles, l’entité de Châtelet a aussi été touchée par les intempéries de juillet. Le 15, les pluies abondantes et continues avaient gonflé la Biesme, déchaînée, au point d’inonder tout le centre de Bouffioulx. À Châtelet, on devait déplorer la mort d’un homme, noyé dans le cours d’eau, victime d’une imprudence dans ce contexte déjà très délicat.
"Tout a été nettoyé au finish par nos ouvriers communaux", se souvient l'échevin Michel Mathy. La solidarité a aussi été d'un précieux secours. Car les logements inondés se sont comptés par dizaines, et les caves sous eau, à des degrés variables, par centaines. " Une demi-douzaine de maisons avaient dû être évacuées. Certains occupants ont été hébergés dans leurs familles, d'autres ont été relogés à l'hôtel. Mais en quelques jours, ils ont tous pu rentrer chez eux."
Plusieurs logements sociaux ont vu aussi leurs caves et rez sous eau. Les habitants ont été recasés dans d'autres logements, en attendant les réparations. "Trois, quatre ne sont pas encore remises en état en raison de la longue procédure des marchés publics."
Les bâtiments n'ont pas subi de gros dommages, à l'exception de garages à la rue Cyprien Prévôt. "On attend encore de savoir si certains d'entre eux seront démolis par la Ville ou par le privé."
Pour faire face à ces événements, la Ville a obtenu deux fois 500 000€ de la Wallonie. "Pour les dégâts privés, les assurances sont intervenues. Les choses se sont bien passées assez rapidement dans l'ensemble, ça suit son cours pour ce qu'il reste", rapporte l'échevin. Qui insiste: "Il n'y a plus de situation malheureuse, personne n'a été laissé au bord du chemin."