Inondations: le village de Presles enclavé
Le quartier de Ménonry a été inondé, hier. La mobilité est impactée par les fermetures routières. La Biesme reste sous surveillance.
- Publié le 15-07-2021 à 23h36
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/T4DSPKWNBZDO5PDBGQCZMBJWPQ.jpg)
«Jusqu'ici le premier risque, c'est lamobilité, explique Bernard Barbieaux, chef de cabinet du collège communal d'Aiseau-Presles. Nous avons beaucoup de routes qui se ferment les unes derrière les autres, sans relever de notre champ d'action communal; la route de la Basse-Sambre est coupée en certains tronçons, la rue de Namur est fermée; nous allons manquer d'itinéraires de délestage.»
L’autorité communale a tenu plusieurs réunions de crise, en ce jeudi 15 juillet, afin de garder un œil sur la situation. Plus épargné que d’autres coins de Wallonie, le Pays de Charleroi a cependant continué à subir les précipitations, dans la nuit de mercredi à jeudi et toute la journée d’hier (lire ci-dessous). Plus rurale, Aiseau-Presles a donc, malgré tout, plus ressenti la menace des éléments.
Hier midi, le mot d'ordre était clair: «Avec la rue Taille-Marie qui est également fermée, le centre de Presles est enclavé; nous demandons aux habitants de Presles de ne pas sortir de chez eux et, en cas d'urgence sans blessés, d'utiliser le numéro 1722.» La Commune a également mis en place un petit call-center local, pour centraliser les appels liés à ces intempéries hors normes; c'est au 071/26 06 08.
Face à de possibles inondations, la crainte principale résidait évidemment dans le débit de la Biesme. La surveillance de la rivière était active, notamment dans le bas de la rue du Faubourg, là où la Ferme des Castors déploie ses nombreuses installations. «Nous avons également demandé au comte de Presles de lever les écluses qui se trouvent sur la Biesme, là où elle traverse son domaine», confirme le chef de cabinet du collège communal.
Problème de pompe à la rue du Panama
Le point d'inquiétude le plus pressant était constaté dans le quartier de Ménonry qui, historiquement, jusqu'aux années 1960, connaissait régulièrement des inondations suite au déplacement du cours de la Biesme, pour des raisons industrielles. La rue Lambot et la rue du Panama ont fini sous eau, hier. «C'est malheureusement dû avant tout à un souci technique. Une pompe de la station de l'intercommunale Igretec est en dérangement. La réparation doit avoir lieu au plus vite», confirmait la Commune d'Aiseau-Presles.
Un œil constant sur les algorithmes météorologiques, la main sur les téléphones, les élus d'Aiseau-Presles ont continué à tenir des points réguliers sur la situation. La prudence restait la première vertu, dans cette situation: «Si le pire devait finalement arriver, conclut Bernard Barbieaux, nous sommes de toute façon préparés à évacuer les riverains des rues touchées et notre hall sportif communal est aménagé pour les accueillir.» Au moment de boucler ces lignes, la zone de secours avait procédé, à Aiseau-Presles, à 21 pompages et 11 sauvetages.

L’Hanzinne, que d’aucuns continuent à appeler la Biesme de Châtelet, n’est pas nécessairement le plus turbulent des ruisseaux de la région mais les circonstances météorologiques de ces derniers jours n’ont rien d’habituel non plus. Rue de la Pitié, en contrebas de la bretelle de la N576 qui rejoint le périphérique R3, l’ancien hôpital Léon Neuens abrite la résidence Pierre Paulus. Ce jeudi après-midi, dans l’incertitude mais avec le principe de précaution bien à l’esprit, l’Intercommunale de santé publique du Pays de Charleroi a décidé, sur le coup de 13 heures 30, de procéder à l’évacuation des lieux. Les 112 résidents ont été dispatchés, en toute sécurité et sérénité, vers les centres hospitaliers de l’ISPPC, Marie Curie à Lodelinsart, Van Gogh à Marchienne-au-Pont et Vésale à Montigny-le-Tilleul. La prudence était d’autant plus de mise sur le territoire châtelettain que tous ont encore en tête les débordements d’eau et de boue causés par le ruisseau des Malagnes, au niveau de l’avenue Pastur, à Bouffioulx, il y a moins d’un mois.
C’est d’ailleurs dans la cité des Potiers que les services de la zone de secours Hainaut-Est ont eu le plus de travail, hier après-midi, pour la ville de Châtelet: cinq sauvetages y ont été effectués, pour un sauvetage à Châtelet et aucun à Châtelineau. Au niveau des pompages, les pompiers sont intervenus vingt fois à Châtelet. Plusieurs habitants ont été contraints de quitter leur logement afin de trouver refuge au sein du complexe sportif de la place Wilson à Châtelineau. L'entité n'avait plus connu pareille inondations depuis 1987!
Piètre consolation pour les personnes qui ont subi les intempéries, le reste de la zone a été a relativement été épargné par la furie des eaux. Farciennes n’a connu que deux pompages et Fleurus, un sauvetage. À Charleroi, certes gonflée, brunie, charriant bouts de bois et déchets divers, la Sambre n’a jamais menacé de sortir de son lit, dans sa partie canalisée, qui traverse la ville basse. Les Carolos auront eu de l’eau sur la tête, beaucoup moins dans les pieds. Les statistiques de la zone de secours le confirment: 17 pompages ont été effectués sur le territoire de la ville wallonne la plus peuplée, et aucun sauvetage.