Charleroi: des dépenses qui posent question
Subsides, paiement d’arriérés à l’Intercommunale de santé du Pays de Charleroi, marché public sous-évalué: le chef de groupe MR monte au créneau.
- Publié le 31-08-2023 à 18h06
- Mis à jour le 31-08-2023 à 18h08
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Les services de la direction financière de la Ville de Charleroi sont-ils en capacité de faire pleinement face à leur mission de contrôle des dépenses publiques ? Le chef de groupe MR de l’opposition communale, Nicolas Tzanetatos, a posé ouvertement la question au conseil communal. Il est parti de l’analyse d’une série de délibérations pour l’octroi de subsides, d’un dépassement de la ligne budgétaire et du projet de paiement de charges réclamées par le CHU de Charleroi, dont la base légale est contestée par d’autres communes.
Les subsides d’abord. Tzanetatos pointe celui accordé à l’ASBL Alba Creative, le projet de soutien à la création mis en place par la chanteuse Mélanie De Biasio. Il s’étonne que le subside (6 000 €) "serve à financer la location d’espaces de l’ancien consulat d’Italie racheté en dessous de sa valeur par l’artiste, une pratique épinglée par la direction financière lors des exercices précédents". Il dénonce par ailleurs l’octroi d’une aide a posteriori de 3 000 € pour l’organisation d’une soirée au Rockerill à un opérateur qui n’a fourni aucune pièce justificative – Tzanetatos n’en a en tout cas trouvé aucune dans le dossier.
Autre critique: la sous-évaluation du coût d’un marché public qui représentera une dépense de 50 000 € supérieure à son inscription au budget. Le chef de groupe MR observe que le directeur financier a émis un avis négatif à l’exécution de cette opération. Il demande à comprendre.
Des arriérés contestés
Enfin, il s’interroge sur la légalité de la base qui a amené l’Intercommunale de santé publique du pays de Charleroi (ISPPC) à réclamer des arriérés relatifs à sa gestion des services mobiles d’urgence et de réanimation – un montant de 733 000 €. Jusqu’à la fin 2015, cette mission était assurée et coordonnée par l’ASBL CRAMU. À partir de 2016, elle a été reprise par l’ISPPC. "Dès lors qu’un financement fédéral est prévu, peut-on aussi en demander le paiement aux communes associées ?" s’interroge Nicolas Tzanetatos. En soulignant le fait que certaines d’entre elles ont refusé de s’acquitter de la facture, comme Montigny-le-Tilleul, ce que confirme sa bourgmestre, Marie-Hélène Knoops.
En séance publique du conseil communal, Paul Magnette a avancé que la dette était incontestablement due, le service ayant été poursuivi. Une affirmation mise en doute par le chef de groupe MR. Quant à l’ASBL CRAMU entrée en liquidation, ses comptes bancaires s’élèveraient à près de deux millions d’euros de réserve, selon Tzanetatos. "Cette somme doit être répartie entre les associés au prorata de leur souscription, rappelle-t-il. Combien la Ville de Charleroi peut-elle alors espérer récupérer ?" A ce stade, c’est encore la bouteille à encre.