Aiseau-Presles: trop chère, la maison de la cohésion sociale?
La Maison de la cohésion sociale doit voir le jour au cœur d’Aiseau. Dans l’état actuel du dossier, le coût dépasserait 1,5 million€. Trop cher ?
- Publié le 31-08-2023 à 20h00
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À Aiseau-Presles, la majorité PS-MR a décidé de créer une maison de la cohésion sociale. Une décision parfaitement compréhensible dans une commune où le social fait partie de son ADN. Si des initiatives et services existent déjà, le lieu doit servir à regrouper les acteurs locaux défendant les droits fondamentaux, de l’action et de l’accompagnement sociaux, afin de favoriser l’intégration sociale et l’insertion socioprofessionnelle. L’idée est aussi de mettre le lieu à la disposition de partenaires extérieurs à la commune tels que la Régie de quartier, la Mirec (Mission régionale pour l’insertion et l’emploi à Charleroi), le Forem ou encore un Planning familial. Et, bien entendu, l’équipe du Plan de cohésion sociale, basée au sein de l’administration communale, y trouverait refuge. L’Office de tourisme y trouverait aussi sa place.
Pour concrétiser ce projet ambitieux, accueilli favorablement par l’ensemble du conseil communal, la majorité a saisi l’opportunité de la mise en vente d’un bâtiment inutilisé appartenant à la Ferme des castors, connu sous le nom de "Refuge des Castors", en plein centre d’Aiseau. Une situation idéale, à quelques dizaines de mètres à peine du CPAS, de nature à favoriser les interactions, souvent fort utiles, avec celui-ci.
Parfait ? Pas vraiment. Le coût – 350 000 € – du seul bâtiment, certes déjà aménagé pour accueillir des services, réunions et spectacles, avait déjà semblé élevé à certains conseillers, dans l’opposition en tout cas. Mais à ce moment, il y a environ un an, l’espoir de la majorité était de capter des subsides pour l’aménager, explique Philippe Charlier, chef du principal groupe d’opposition Ensemble. Ce ne fut pas le cas…
Oui, à contrecœur
Lundi soir, le collège communal est revenu avec son projet. Le bourgmestre, Jean Fersini, a redit ses arguments: "Vu sa position, sa capacité d’accueil, on ne pouvait pas laisser filer ce bâtiment. Ni qu’il tombe dans les mains de n’importe qui", le mayeur laissant entrevoir des activités pouvant être moins compatibles avec le paisible quartier. Mais c’est surtout le coût estimé des étapes suivantes qui a ému les conseillers de l’opposition: quelque 100 000 € pour l’étude du projet et, surtout, un million€ pour les travaux…
"Ce qui nous embête, c’est qu’on n’a pas fait d’estimation des aménagements au moment de l’achat, affirme Philippe Charlier. 400 000 ou 500 000€ de travaux, passe encore. Mais on est à plus du double, et on arrivera à plus de 1,5 million au total !" "On savait que ça allait coûter, surtout avec le coût en hausse des matériaux, reconnaît le mayeur. On a introduit deux fois le dossier pour tenter de décrocher des subsides, mais on n’a pas été retenus: une fois auprès de la Wallonie avec “Cœur de village”, l’autre auprès de l’Europe avec les fonds Feder. On n’allait pas abandonner le projet, il fallait poursuivre notre objectif dont personne ne nie l’utilité."
C’est aussi l’avis d’Ensemble qui, comme le reste de l’opposition à l’exception d’Écolo, a voté pour le lancement du marché qui, dans ce cas, passera par une mise en concurrence (et non plus par la procédure "in house" habituelle avec Igretec). "On a néanmoins voté contrecœur, pour les raisons exposées, mais comme l’idée est intéressante…" Consolation, hypothétique jusqu’à présent: "Il y aura d’autres appels à projets pour des subsides, surtout en cette année électorale, est convaincu Fersini. Et on sera sur la balle."