Marcinelle: une soirée pour sauver La Ruche Théâtre
Le théâtre royal la Ruche est en grand danger. La Fédération Wallonie-Bruxelles lui a refusé son subside annuel. Branle-bas de combat.
Publié le 23-05-2023 à 18h57 - Mis à jour le 24-05-2023 à 12h47
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Ce jeudi, le théâtre La Ruche, à Marcinelle, appelle à la mobilisation. Mais la soirée qui s’annonce n’en sera pas une de divertissement: l’octroi de son subside de 18 000 € lui a été refusé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui met la structure en grand danger. La Ruche bénéficiait de ce subside depuis plus de dix ans. Mais la règle de financement en application à la Communauté française est formelle: quand le déficit dépasse le seuil de 10%, les subsides ne peuvent plus être attribués. Et c’est le cas pour le théâtre du bas de l’avenue Mascaux: ses pertes cumulées s’élèvent à 44%, selon les chiffres avancés par le bourgmestre Paul Magnette en charge de la Culture.
Bien que le point ne soit pas inscrit à l’ordre du jour, il a fait l’objet d’un échange animé au conseil communal. C’est le chef de groupe MR qui a lancé le débat, insistant sur les lourdes conséquences d’une telle décision. Pour Nicolas Tzanetatos, il appartient à la Ville d’octroyer une aide exceptionnelle à cet opérateur privé, dont l’avenir est hypothéqué. Afin de réduire son passif cumulé. La Ruche le souligne elle-même dans l’invitation à son événement de ce jeudi: "Avec 18 000 € par an (montant non indexé depuis 2013), soit 0,2% des subsides totaux accordés aux opérateurs de Charleroi", elle ne peut afficher une bonne santé financière.
Dans son quartier, le théâtre joue un rôle culturel, mais aussi social, de premier plan. Il est un moteur de l’animation locale, comme l’a souligné la cheffe de groupe PTB, Pauline Boninsegna. Selon Magnette, dont le conseiller culturel suit le dossier depuis des semaines, la Ville n’a pas la capacité de sauver seule la Ruche. "Nous la soutenons déjà au travers de la plateforme Divertiscènes qui travaille pour différents opérateurs." Et dès lors… ? Le problème reste entier et inquiétant. Si on rit demain soir dans la grande salle de Marcinelle, ce sera jaune. Artistes, politiques, sponsors et sympathisants sont attendus au théâtre à partir de 19 h. Ne prêterait-on qu’aux riches ? Des invités surprise sont annoncés. Personne ne veut se résigner à penser qu’il n’existe pas de solution.