Charleroi | Une plaie d’une vingtaine de centimètres au niveau du cou: une blessure impressionnante mais involontaire ?
Le 30 août 2021 aurait pu être le dernier jour sur terre de Rachid. Mais ce dernier a pu sur une bonne étoile pour être encore parmi nous en 2023. Ce jour-là, évanoui sur le trottoir rue Saint-Fiacre à Monceau-sur-Sambre, Rachid vient d’échapper à la mort. Après une dispute aux circonstances nébuleuses (une dette de 500 euros que lui devait Tayib ?), Rachid est grièvement blessé au cou avec un tesson de bouteille. La plaie, dont la photo fut montrée à l’audience à Tayib, est impressionnante. "On parle d’une plaie de 15-20 centimètres de long et de 20 centimètres de profondeur. Fort heureusement, la carotide ne fut pas touchée" , confie Me Glorieux, l’avocate de la victime.
Publié le 19-05-2023 à 21h32 - Mis à jour le 19-05-2023 à 21h33
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"C’est un accident"
Après une première dispute au domicile de Tayib, ce dernier confirme être parvenu à faire sortir Rachid de son domicile. "Apeuré", le trentenaire a refermé la porte derrière lui et fait appel à la police, pensez-vous ? Non, ce fut tout le contraire. "Les voisins disent que vous étiez déchaîné et ces derniers ne parlent pas de ciseau dans les mains de la victime et pas d’une empoignade entre vous deux. Un autre voisin dit vous avoir vu courir vers l’autre homme", rappelle le tribunal. "Non, je n’ai pas couru après lui. Une fois à l’extérieur, il a continué à m’insulter. J’ai alors pris une bouteille pour la casser. On s’est mutuellement empoigné par la gorge. Et c’est un accident que le tesson ait touché sa gorge", affirme Tayib. "Comment un accident peut laisser une lésion pareille ? On est au début d’une décapitation", rétorque le tribunal photo à l’appui du cou de Rachid.
Pas des coups et blessures
Pour le parquet, nul doute que les faits initialement qualifiés en coups et blessures doivent être requalifiés en tentative de meurtre. "Il savait ce qu’il faisait et il dit lui-même qu’il parvient à mettre dehors la victime. Il n’a pas choisi l’option de renfermer la porte et de rester chez lui", souligne la substitute Malorgio. Pas question non plus de considérer que Tayib a agi en état de légitime défense.
C’est pourtant ce qui est plaidé par la défense, évoquant "un cas de survie et une scène d’une violence extrême des deux côtés" puisque Rachid aurait avant ça étranglé à deux reprises le prévenu. Un acquittement est donc sollicité. Jugement le 16 juin.