Fosses-la-Ville : le réveil du lac a sonné, la baignade est ouverte
Le lac de Bambois, ces 13 et 14 mai, a catalysé le meilleur du printemps. Familial dans l’âme, l’événement, 4e du genre, a brassé l’enthousiasme de quelque 1500 visiteurs.
Publié le 16-05-2023 à 10h13 - Mis à jour le 16-05-2023 à 11h04
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Chaque matin, vous auriez bien envie de le frapper. C’est le réveil digital de votre smartphone vous arrachant du sommeil toujours trop tôt. À Bambois, avec la complicité d’artistes et d‘artisans, il existe un réveil plus singulier et plus doux, grandeur nature: c’est celui du lac qu’on ne présente plus. Tout en musique et légèreté, cet événement familial réveillant, avec force animations, fait se lever une nouvelle saison et déclare la baignade ouverte.
Ambiance extra et exquise ce dimanche matin sur les rives printanières, bercées de chants d’oiseaux infinis. D’abord, campons la vedette, la carte postale du jour, auréolée de lumière vaporeuse en matinée, aux brillants effets bleutés l’après-midi. Un plan d’eau serti de plantes resplendissantes d’un vert tendre de paradis, toujours bien calé dans son cadre enchanteur, tel un médicament optimal pour se refaire une santé mentale.
La suite n’est que cerises et chantilly sur le gâteau: des flonflons tirés des tubes d’Abba sortant des cuivres de la philharmonique de Fosses, un parfum de saucisse grillée, des danseuses en grand écart dans les arbres mais aussi une ribambelle de théâtreux de rue remplissant la bulle liquide de leurs pantomimes et drôles de bons mots.
L’ASBL organisatrice de la 4e édition de ce Réveil du lac a déployé une nouveauté majeure, en grand format, incontournable: un chapiteau de cirque, écrin à une soirée de concerts sur l’herbe, le samedi soir. À l’affiche, des couleurs locales et sûres: les groupes Beverly Pils, le programme cover années 80 de M’Bn et, pour finir, le groupe High Jinks Delegation qui a fait trembler l’obscurité percée d’ampoules façon guirlandes de cirque d’antan. Des prestations musicales entrecoupées de divertissements, dont quelques passages sur un grand bi (un vélo casse-gueule vu du XXIe siècle) d’un acrobate musicien de la compagnie Buenaventura. Juché sur une selle à 140 cm du sol, il diffuse joyeusement des chansons du début du XXe siècle interprétées notamment par Tino Rossi, Fernandel et Bourvil.











Inspirés par Jules Verne
Le dimanche, place aux déambulations du collectif Ohana, sur le thème steampunk. "Il s’agit de personnages représentant l’univers mystérieux de Jules Verne, en modes vapeur et aviation. Chacun crée ses propres costumes et ustensiles", explique Christine Mouriamé. Les ambiances s’emmêlent: d’un côté, où l’eau coule, la villégiature rafraîchissante. La promenade sublimée au gré des points de vue sur le lac et ses jardins dodus. De l’autre, côté chapiteau, sans vue sur le lac, l’atmosphère fantastique et facétieuse des conteurs d’histoire et des bonimenteurs.
En dépit de ce programme très étoffé, de quoi réjouir petits et grands, et même offrir à maman un présent façonné d’une main artisanale, la foule ne s’est pas précipitée à Bambois.
Lors de la première édition, c’est 7 000 personnes qui avaient essaimé dans les jardins. L’an dernier, année de reprise post-Covid, 3 000. Bizarrement, ce week-end, ils n’ont été que 1500 à célébrer l’entrée dans la nouvelle saison. À l’Idef, on ne comprend pas trop ce désamour. "Nous sommes évidemment déçus, d’autant que la météo était bonne, mais ceux qui étaient là ont passé un beau moment", commente Laura Mailier, chargée de communication. On peut en témoigner.
Une exposition bien dans son cadre : bons baisers de Bambois-plage
Parmi les pépites de la nouvelle saison, une exposition retraçant le début de l’épopée touristique du lac de Bambois.
Seize degrés. Si la baignade est ouverte depuis ce lundi, l’eau est encore trop froide. Encore quelques jours de patience puisque des températures plus estivales sont attendues le week-end prochain.
Chaque début de saison apporte son lot de nouveautés, artistiques mais aussi culturelles. Parmi celles-ci, une exposition va sortir du lot. Intitulée Bons Baisers de Bambois-plage, elle plongera le public dans la période d’après-guerre (de 1946 à 1975), quand des milliers de visiteurs descendaient du train, au point d’arrêt pour passer la journée au lac. Pour nombre de Fossois, le lac est une authentique Madeleine de Proust qui ravive d’impérissables souvenirs d’enfance, baignades, glissades, plongeons et promenades en pédalo en famille ou en barque.
Le parcours de la visite prendra la forme de panneaux illustrés de cartes postales, photos et documents d’archives, dont des affiches et des tickets d’entrée. Enfin, des boîtiers sonores et une vidéo permettront d’entendre des témoignages et anecdotes récoltés auprès d’anciens travailleurs, riverains et habitués du site. L’exposition sera accessible du 3 juin au 3 novembre.
La thématique artistique, elle, tournera autour des Cadre(s). Qu’il soit une fenêtre sur le monde, un point de vue, un milieu de vie, un tableau, une photo, un lieu de vie etc., le cadre est partout. Chacun a été invité à une réflexion autour de cette thématique aux multiples facettes et à produire spontanément une œuvre, laquelle devait offrir un point de vue sur le lac de Bambois ou sur ses jardins. Le vernissage des œuvres se déroulera le 20 mai prochain.
Actuellement, la direction du lac est vacante. Mais plus pour très longtemps. Le nom de celle qui succédera à l’ex-directrice Marie-Julie Baeken, qui a pris ses quartiers au domaine provincial de Chevetogne, sera connu début juin. Autre changement : Deborah Dewulf cède son poste de présidente de l’ASBL à Bernard Delaisse, un ancien cadre du CHR Sambre et Meuse. P.W.