Châtelet et Farciennes: des pistes pour réduire les surcoûts de la piscine Sambr'Aqua
Où est la piscine Sambr’Aqua, à Farciennes ? Le conseil de Châtelet a voté une garantie d’emprunts. Le point sur un dossier qui n’est pas un long fleuve tranquille.
Publié le 15-05-2023 à 20h00
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Châtelet et Farciennes ont uni leur destinée pour répondre, en priorité, au besoin d’une piscine à tarif accessible, pour leur population scolaire. Un dossier lancé dès la fin 2019, alors que l’infrastructure aquatique farciennoise était alors déjà à l’arrêt depuis cinq ans. Marché attribué pour quelque 10 millions€ TVA comprise, subsidiation confirmée par la Wallonie dans le cadre du plan Piscines, permis délivré… Les grandes étapes ont jalonné le dossier. Jusqu’à ce que le ciel s’assombrisse quelque peu.
Premier nuage: la guerre en Ukraine et la crise énergétique. "Cela a fait non seulement prendre du retard au chantier, mais les prix des matériaux ont augmenté et l’indexation des salaires a rendu la main-d’œuvre plus chère", explique l’échevin Michel Mathy, président de Sambr’Aqua. Comme si cela ne suffisait pas, des imprévus techniques s’en sont mêlés: "La cuve s’est avérée poreuse, et il est impossible de faire autrement que de la remplacer. On a aussi découvert que des châssis recelaient de l’amiante et qu’il faudra traiter cela. Et, aussi, que la toiture est mérulée, ce qui rendait impossible la pose de panneaux photovoltaïques sans le remplacement du toit."
À l’arrivée, l’augmentation dépasse de 4,5 millions€, TVA comprise, le budget initial, soit plus de 14,5 millions€ au total. L’intervention wallonne via Infrasports s’élevant à quelque 4 962 000 €, le pourcentage de subsidiation passait ainsi de 46 à 23%… "Et le plan Piscines ne prévoit pas d’indexation", relève l’échevin. Il était temps pour les deux communes de se mobiliser si elles ne voulaient pas assumer cette hausse, voire devoir renoncer au projet.
Deux pistes principales sont lancées. D’une part, Sambr’Aqua a écrit au ministre wallon des Infrastructures sportives, Adrien Dolimont. Michel Mathy semble optimiste quant à un "petit complément" au plan Piscines. "On a aussi initié une démarche visant à retirer du dossier initial certains investissements économiseurs d’énergie afin de les faire subsidier par le Plan de relance." Il se dit aussi optimiste: "On a bien reçu de cette façon 2,3 millions€ pour la rénovation énergétique du complexe sportif." Il y a encore une troisième piste: la récupération de la TVA, Sambr’Aqua ayant sollicité un "ruling" auprès du fédéral en ce sens. Ici encore, l’échevin fait preuve d’un optimisme prudent.
Les deux communes poursuivent, quoi qu’il en soit, leur part du chemin. Châtelet a ainsi fait une avance de trésorerie de plus de 3,4 millions€ pour permettre de financer les travaux en attendant la libération progressive des subsides. "Cela nous a en outre permis d’éviter l’impact des taux d’intérêt négatifs", indique celui qui set aussi grand argentier de Châtelet. Et ce lundi soir, le conseil châtelettain a approuvé une garantie pour 7,5 millions€ d’emprunts contractés auprès de Belfius et ING. Montant qui s’ajoute aux 4,9 millions€ d’emprunts à taux 0 accordés par le Centre régional d’aide aux communes. Dans l’espoir que les démarches faites réduisent, autant que possible, l’ardoise de 14,5 millions€…
Le président rassure cependant: "Le projet n’est pas remis en cause". L’occupation des lieux est, dit-il, déjà à l’étude. "Le planning sera en gris respecté: on devrait ouvrir en août 2024, pour la rentrée scolaire 2024-2025."