Farciennes : un presbytère inauguré, à contre-courant
A Farciennes, un nouveau presbytère a été inauguré ce dimanche. Un événement peu courant, alors que les prêtres se font rares.
Publié le 14-05-2023 à 18h31 - Mis à jour le 14-05-2023 à 18h32
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Le fait est atypique. Alors que, du fait de la diminution constante du nombre de prêtres catholiques, la tendance est assez nettement à la vente des presbytères, à Farciennes Centre, la fabrique d’église en a inauguré un nouveau, ce dimanche après-midi. Un événement rehaussé de la présence du vicaire épiscopal Olivier Fröhlich, et du doyen principal de Charleroi, Daniel Procureur, entre autres.
S’il s’agit, au niveau de l’Église catholique romaine en Hainaut, d’un petit événement, il convient de le resituer dans son contexte, lui-même quelque peu inhabituel. "Selon les archives, il y avait déjà un presbytère au centre de Farciennes, dans ce qui est devenu la rue Joseph Bolle, dès 1289, explique Patricia Tsavdaroglou, trésorière. Il y en a eu plusieurs dans cette même rue, dont la villa construite en 1990 qui était toujours là jusqu’il y a peu…"

Jusqu’à l’automne 2021, plus précisément, moment où le bâtiment a été rasé après avoir été exproprié par la commune pour cause d’utilité publique. La cure, comme on dit aussi, se trouvait hélas dans le périmètre du projet de création d’un couloir sous voies visant à relier plus naturellement la rue Bolle à la Grand’Place. Au terme de tractations entamées en 2016, la Fabrique d’église, propriétaire, se voyait dédommagée d’un montant de 270 000 €. Et en vertu des dispositions légales, la commune mettait à disposition de la Fabrique d’église un logement temporaire pour le prêtre, le temps de lui aménager un gîte durable.
C’est chose faite. En décembre 2021, la Fabrique d’église acquérait une belle maison située au n° 14 de la rue de la Chaussée, à cent mètres de l’église de l’Assomption. "Elle a été remise en état complètement par nos soins, explique la trésorière. La toiture a été isolée et réfectionnée, du double vitrage et des panneaux solaires ont été placés, l’électricité a été refaite, l’éclairage rénové. Une nouvelle salle de bains a été aménagée, du parquet posé. Et les paroissiens ont permis de meubler le tout." Coût: 100 000 €. "Mais au total, on n’a donc pas dépassé le montant de l’expropriation."
Dès dimanche, l’abbé Antoine N’Kassa, curé-doyen, disposera d’un logis fonctionnel et confortable, dont les lambris et les boiseries constituent un élément remarquable, témoin judicieusement préservé du savoir-faire de la famille des précédents propriétaires. "Une pièce sera réservée aux réunions du conseil de Fabrique et la maison pourra aussi accueillir un autre prêtre certains jours, le vicaire Joseph. Les autres réunions ont lieu à la maison paroissiale de Châtelineau", précise Patricia Tsavdaroglou.
Un dossier qui aura mobilisé, sept ans durant, la Fabrique d’église, mais aussi d’indispensables bénévoles. Sans qu’il en coûte à la collectivité, rappelons-le, puisque le bâtiment et sa rénovation ont été assurés grâce aux indemnités d’expropriation.