Fosses : les anciens locaux du CPAS rasés au profit de 12 appartements neufs
Ruelle des Remparts, les anciens locaux du CPAS ont enfin trouvé un acheteur au projet renversant: tout raser de l’immeuble existant d’après-guerre, et sans âme, pour y construire 12 appartements neufs. La ville applaudit la vision architecturale et audacieuse du promoteur, François Albertyn.
Publié le 10-05-2023 à 22h07 - Mis à jour le 10-05-2023 à 22h50
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À première vue, il faut avoir du flair et de l’expérience pour imaginer là, dans cette humble ruelle des Remparts, à l’angle des anciens "4 bras" et de l’avenue Albert 1er, un ensemble de 12 appartements résolument contemporains. Les images de synthèse du projet développé par l’atelier d’architecture nivellois "ddv" montrent en effet des espaces de vie baignés de lumière avec leurs larges baies vitrées donnant sur des terrasses jamais vues à cet endroit de Fosses, au cœur d’un vieux bâti disharmonieux. Mais, du flair, combiné à de la passion pour le bel immobilier, François Albertyn en a.
Ce citoyen de Sart-Eustache (Fosses), doublé d’un promoteur, a donc fait affaire avec "sa" ville en se portant acquéreur de ce bâtiment administratif sans âme qui abrita un temps un magasin Nopri, un espace de Solidarité, l’Agence locale pour l’Emploi (ALE) et, enfin, à l’arrière, les locaux du Centre Public d’Aide Sociale (CPAS). Même si la crèche Le Chabo’t s’y est réfugiée après les inondations ayant ravagé son immeuble pavillonnaire de la rue de la Tannerie, ces derniers ont plutôt mal vieilli.
Que faire de ces croûtes de briques et de blocs imbriquées les unes dans les autres ? Pas grand-chose selon le nombre de candidats acquéreurs. Si l’échevin de l’Urbanisme Jean-François Favresse a fait visiter le bien à une dizaine de visiteurs plus curieux qu’intéressés, François Albertyn a été le seul et l’unique à remettre une offre. Par essence, le bien s’adresse à un promoteur ayant les moyens de ses ambitions.
"Après avoir questionné le comité d’acquisition, le prix avait été fixé à 481 000€", rappelle l’échevin de l’Urbanisme. Un prix théorique, fixé en fonction du nombre de mètres carrés disponibles ou habitables. Une mise à prix que le marché a donc superbement ignorée. Pas d’intérêt pour ça.
Le four est tel que la Ville retente sa chance et relance la vente le 10 novembre 2022. À nouveau, à la fin de l’année, outre le promoteur déjà cité, personne n’y voit le potentiel que François Albertyn y a vu. Opiniâtre, la Ville décide de prolonger en fixant la date ultime de remise des offres au 12 avril dernier. Toujours aucun autre amateur.

255 000€, sa juste valeur
Le collège communal se résout à accepter l’unique offre qui lui est parvenue. Dans cette configuration, en fin de compte, c’est l’acheteur qui fixe le prix. Et François Albertyn l’a fixé à 255 000€, un montant bien inférieur à celui affiché et espéré. "Fallait-il encore attendre ? En collège, on a estimé que non. Le temps, c’est aussi de l’argent. On ne peut pas se permettre un risque d’abandon", argumente Jean-François Favresse.
L’acheteur, lui, a estimé la valeur du bien en professionnel de l’immobilier, sans tenir compte de la vision coup de cœur qu’il a ressenti pour l’endroit, et de son potentiel.
Ce projet, il le mûrit depuis longtemps. "Il s’agit d’une vente ferme, sans conditions suspensives", argue-t-il, à commencer par celle d’obtenir un permis d’urbanisme définitif exempt de tout recours. Il a cependant partagé ses plans avec le collège pour avoir l’assurance d’être soutenu. Initialement, le promoteur avait tablé sur 16 appartements. Le collège en a préféré 12, tous à doter de parkings et de caves, selon les nouveaux standards de la réhabilitation urbaine en cours (1 place de parking par logement dans la corbeille du centre historique. Deux dans les villages).
"Pour ce projet, on rase et on reconstruit. Le prix fixé doit tenir compte du risque de devoir dépolluer avant de raser, mais aussi celui d’être confronté à de l’amiante et donc de devoir assainir", complète l’acquéreur. Or, ces frais imprévisibles, souvent lourds, c’est l’acquéreur qui doit les assumer. "Compte tenu du risque, je considère le prix comme une juste valeur", développe l’acquéreur. François Albertyn investit au cœur de Fosses parce qu’il croit à son potentiel de développement et, conséquemment, à tous les projets de rénovation urbaine actuellement mis en œuvre par la Ville. "Je le dis toujours. Il ne manque à Fosses qu’une gare, mais il y a des bus. ça compense", lance-t-il, amusé.




