Sébastien De Leenheer condamné à perpétuité pour l’assassinat d’Aurélie Montchery
Sébastien De Leenheer (44 ans) a été condamné à perpétuité ce vendredi 28 avril 2023, devant la cour d’assises du Hainaut, pour l’assassinat d’Aurélie Montchery à Châtelet.
Publié le 28-04-2023 à 14h21 - Mis à jour le 28-04-2023 à 14h23
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La cour d’assises du Hainaut a prononcé, ce vendredi, la peine de réclusion à perpétuité contre Sébastien De Leenheer (44 ans) pour l’assassinat d’Aurélie Montchery, commis à Châtelet le 1er novembre 2019.
Il a aussi été reconnu coupable du port d’un couteau et d’un pistolet factice, du vol de la carte bancaire de la victime, de son utilisation pour retirer la somme de 650 euros, de coups portés à sa compagne et à sa fille mineure, de harcèlement. Il a été acquitté des menaces sous ordre ou conditions.
La cour n’a retenu aucune circonstance atténuante en faveur de l’accusé.
Le vendredi 1er novembre 2019, vers 17h25, les services de police de la zone de Châtelet étaient appelés à Bouffioulx, rue Vandervelde, dans une batterie de garages, à la suite de l’appel d’un ami de Sébastien De Leenheer, à qui ce dernier avait confié avoir tué sa compagne, Aurélie Montchéry, une mère de famille âgée de 31 ans.
La voiture de la victime est retrouvée dans un garage. Il y a des traces de sang. Les policiers ouvrent le coffre et retrouvent le corps d’Aurélie, dont le corps a été entaillé par une trentaine de coups de couteau, portés dans le thorax et le ventre. Le visage est balafré de trois larges plaies. Selon le légiste, le crime a eu lieu en début d’après-midi.
L’enquête révèle qu’Aurélie Montchery a déposé une plainte contre Sébastien De Leenheer, pour violences conjugales et harcèlement, le 24 septembre 2019. N’ayant pas respecté l’interdiction d’entrer en contact avec celle-ci, l’accusé a passé un mois en détention préventive. Il est sorti de prison le 22 octobre et, depuis, il cherchait à entrer en contact avec elle, malgré les conditions imposées par le juge.
Sébastien De Leenheer n’a pas contesté être l’auteur du crime, ni les souffrances physiques et morales imposées à son ex-compagne. Toutefois, il contestait avoir prémédité son crime, déclarant qu’il avait vu rouge quand Aurélie lui a confirmé qu’elle avait un autre homme dans sa vie. Selon son avocate, il avait gardé un infime espoir de récupérer la jeune femme, qu’il avait revue entre sa sortie de prison et le crime.
A contrario, les parties civiles et le ministère public considéraient que le crime était prémédité depuis le dépôt de plainte. Ainsi, le 1er novembre, l’accusé avait attiré sa compagne dans un piège, pour la tuer.
Les jurés ont estimé que la préméditation est établie par plusieurs éléments. Les témoins ont déclaré qu’il a dit, après sa première libération, qu’il allait enterrer Aurélie. Le matin du drame, il a écrit une lettre dans laquelle il écrit que les enfants d’Aurélie auront d’autres personnes pour sécher leurs larmes, il n’évoque jamais Aurélie.
Les images démontrent qu’il a fait plusieurs allers-retours sur la scène de crime, le matin des faits, ce qui lui a laissé le temps de préparer son projet criminel. Avant de passer à l’acte, il a approché le domicile de la victime à quatre reprises avant de la retrouver au Cora où elle faisait son plein. Le téléphone d’Aurélie a été éteint trois minutes après leur arrivée au garage, ce qui démontre qu’ils n’ont pas discuté longuement. Enfin, il savait depuis longtemps qu’elle avait un autre homme dans sa vie. Il ne l’a pas appris le jour même. Le débat sur la peine aura lieu vendredi.
Sur la peine, les jurés ont retenu le risque de récidive, l’absence d’empathie et de regrets dans le chef du condamné. Enfin, ils estiment qu’il ne faut pas banaliser ce genre de fait, qualifié de féminicide.