Aide aux déclarations fiscales à Jemeppe-sur-Sambre: un service à la population… qui s’impose
Par manque de locaux, il était question au conseil communal de Jemeppe de supprimer les permanences fiscales où les citoyens peuvent se faire aider pour remplir leur déclaration d’impôt. Mais la bourgmestre Stéphanie Thoron va prêter son bureau…
Publié le 25-04-2023 à 16h58 - Mis à jour le 16-05-2023 à 15h17
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Les déclarations d’impôt préremplies en ligne sont dites "simplifiées", mais l’exercice annuel de se mettre en ordre avec le fisc n’est pas simple pour tout le monde. Les permanences assurées par du personnel du SPF Finances à la Commune de Jemeppe pour aider les citoyens en direct ont donc toujours eu leur petit succès.
Mais il était dans l’intention de la majorité de "dématérialiser" le service. Idée qui a fait débat lundi soir au conseil communal, jusqu’à ce que la bourgmestre, Stéphanie Thoron, ne trouve une solution. Dans un premier temps, elle expliquait les raisons de la proposition: "Notre administration manque de locaux pour accueillir ces permanences." Solution alternative envisagée: proposer aux citoyens un rendez-vous téléphonique ou les inviter à se rendre, sur rendez-vous toujours, dans les bureaux du SPF Finances à Namur.
La perspective a fait réagir vigoureusement la minorité Peps. Michel Gobert tout d’abord: "Ce n’est pas une bonne décision. Avant on accueillait les citoyens qui avaient besoin d’aide pour remplir leur déclaration, maintenant on ne va plus le faire parce qu’on n’aurait pas de place ? Ça ne dure que deux ou trois jours et douze minutes en moyenne par personne. Je pense qu’il y avait moyen de mettre ça en place. La salle du conseil, le réfectoire, la cafétéria pourraient être utilisés."
Ces solutions n’en sont pas, estime de son côté le directeur général, Dimitri Tonneau: "Il faut pour ces permanences des locaux qui garantissent une certaine confidentialité. Or nous n’avons que deux salles de réunion, c’est peu pour les besoins de l’administration, qui doit bien continuer à fonctionner."
Reste que, estime Pierre Seron (Peps), la mesure revient à supprimer un service à une partie de la population, notamment un public plus âgé pas forcément à l’aise avec internet et les déclarations préremplies: "Si je prends le cas de ma maman, je l’aide à faire sa déclaration, réplique le DG. Les personnes âgées peuvent solliciter leur famille ou se faire aider par téléphone. Ce n’est donc pas un service qui est supprimé, il est simplement dématérialisé."
Tout le monde n’a pas de l’aide à disposition, et le téléphone n’est pas la panacée, estiment les élus Peps. Les rendez-vous physiques restent plus pratiques: "Ma grand-mère, avec ses papiers devant elle et quelqu’un au téléphone, elle ne va jamais s’en sortir", assure Pierre Seron. Et se rendre à Namur au SPF ne sera pas facile pour tout le monde, relèvent encore Michel Gobert et Béatrice Valkenborg (Liste du mayeur).
La bourgmestre, à l’écoute des arguments, propose finalement à la satisfaction générale de mettre son bureau à disposition pour que les permanences puissent s’y tenir. Au moment de signer sa déclaration, Le citoyen se dira peut-être que c’est aussi pour ce genre de service… qu’il paie des impôts.