Neutralité religieuse: DéFI crucifie la Commune de Sombreffe

Un monument orné d’un crucifix dans le hall de la maison communale dérange le parti DéFI, qui invoque le principe de neutralité de la fonction publique.

Samuel SINTE
 La stèle funéraire querellée par DéFI.
La stèle funéraire querellée par DéFI. ©- 

Le conseiller communal DéFI, Marc Laloux, se qualifie de "catholique non-pratiquant", mais, dans un courrier qu’il leur adresse, sermonne les bourgmestre et échevins de Sombreffe quant à la présence dans le hall d’entrée de l’administration communale d’un monument à connotation religieuse. En l’occurrence, une pierre tombale, celle d’un ancien bourgmestre, ornée notamment d’un crucifix.

Pourquoi le très remuant conseiller DéFI s’en émeut-il et lancet-il sa nouvelle querelle de clocher? Parce que cela contreviendrait au principe de neutralité religieuse de la fonction publique. Ce principe n’est pas expressément libellé dans la Constitution, confesse Marc Laloux, mais il se déduit de différents articles et est reconnu par le Conseil d’État. Et d’en citer la doctrine: "Dans un État de droit démocratique, l’autorité se doit d’être neutre, car elle est l’autorité pour tous les citoyens et elle doit, en principe, les traiter de manière égale sans discrimination basée sur leur religion, leur conviction ou leur préférence pour une communauté ou un parti. Pour ce motif, on peut dès lors attendre des agents des pouvoirs publics que, dans l’exercice de leurs fonctions, ils observent strictement eux aussi, à l’égard des citoyens, les principes de neutralité et d’égalité des usagers…" Les pouvoirs publics ne devraient donc pas afficher de symboles connotés sur le plan convictionnels dans l’espace public. Or le monument dont question est particulièrement mis en évidence à la Commune. "Il ne manque plus que le bénitier et nous y sommes", commente, Marc Laloux qui prêche par ailleurs: "Je peux comprendre l’attachement historique de certains à ce culte mais les problèmes de mœurs rencontrés par celui-ci au cours des dernières années, ainsi que la place réservée à la femme dans l’Église devraient tempérer cet engouement. Je ne parle même pas de la discrimination de l’Église Catholique à l’égard des personnes LGBTQIA+ en leur refusant le mariage devant Dieu."

Nous avons sollicité le bourgmestre, Étienne Bertrand, pour sonder ce qu’il pense de cette sortie. Officiellement, il ne souhaite pas commenter, faisant comprendre que le propos est aussi fumeux qu’un encensoir à bout de souffle. Et qu’il n’apprécie guère ce qu’il qualifie d’incessantes attaques du conseiller Laloux. On sait bien que les deux ne marchent pas côte à côte dans la paix du Christ, il est vrai.

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