Le MOC veut une carte citoyenne pour les sans-papiers

Donner une existence sociale officielle aux centaines de sans-papiers qui vivent à Charleroi: le MOC et la CSC veulent demander à la ville de s’impliquer.

Didier Albin
 Le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) reste mobilisé derrière les sans-papiers.
Le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) reste mobilisé derrière les sans-papiers. ©- 

Alors que la Vivaldi se félicite d’avoir réussi à trouver une solution à la crise de l’asile, le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) reste mobilisé derrière les sans-papiers. "Leur nombre est estimé à 150 000 dans le pays", selon Hasan Varis, animateur permanent à la régionale de Charleroi Thuin. Ils seraient plusieurs centaines à Charleroi. "Au-delà de nos actions de sensibilisation, de revendication et d’interpellation politique, comme notamment lors de nos petits-déjeuners débat à la brasserie Notre Maison, nous avons l’intention de demander à la ville de s’impliquer concrètement dans la reconnaissance et le soutien de ces personnes en situation illégale", annonce la secrétaire fédérale du MOC carolo Adeline Baudson. Certains sont au travail, d’autres aux études comme Raymond, qui a fait le choix de se mettre au service de la cause. "Invisibilisés par l’absence d’existence légale sur le territoire belge, ils survivent à la marge, dans un système d’une complexité inouïe et qui évolue tout le temps, constate Sabrina, permanente migrants de l’équipe interprofessionnelle de la CSC de Charleroi Sambre et Meuse. De nouvelles normes ou obligations s’ajoutent en effet aux procédures existantes. Cela devient labyrinthique. À se demander si l’objectif n’est pas de décourager les gens !"

Après l’adoption de deux motions au conseil communal, l’une "Charleroi ville hospitalière", l’autre en faveur de la régularisation des sans-papiers, après la mise en place d’une plateforme antifasciste et du vote de la motion "Charleroi ville antifasciste", le groupe "Zone de droit" du MOC et de la CSC va demander aux élus locaux de soutenir le projet de créer une carte communale citoyenne à l’intention des étrangers sans titre de séjour. "Un peu à l’instar de ce qui mûrit à Liège", rapporte Sabrina. "Cette carte donnerait à leurs titulaires une existence sociale officielle pour l’accès à des droits fondamentaux comme les soins de santé, une réponse à leurs urgences, une protection minimale…", poursuit Hasan Varis.

Afin d’offrir à ces personnes d’origine étrangère une écoute et un accompagnement individualisé, deux permanences "Zone de droit" sont organisées chaque mois, les deuxièmes et quatrièmes mercredis à 18 h, au siège de la CSC de Charleroi (rue Prunieau 5). Un contact téléphonique est possible en dehors au 0471 124 979, 071 312 256 ou 0494 831 300. Problèmes de logement, de travail, équivalence de diplômes, obtention du statut de réfugié: autant de questions qui peuvent être traitées de manière personnalisée. "Beaucoup d’actifs ignorent que même sans avoir signé de contrat d’emploi, ils bénéficient pour leur activité non déclarée des mêmes droits que les travailleurs sous contrat", souligne Sabrina.

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