Un coup de pelle lance l’hôtel de police 2.0
Vendredi matin, le président de la zone de police SamSom a donné le premier coup de pelle symbolique lançant le chantier de construction d’un hôtel de police à 10 millions d’€. Un projet qui empile les superlatifs.
Publié le 11-03-2023 à 07h00 - Mis à jour le 15-03-2023 à 13h10
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GGLJILO65NBGNOOWCO6ZAY3SPQ.jpg)
La zone de police voisine de Jemeppe s’était contentée d’une photo sympathique pour lancer le chantier de réaffectation d’un ancien bâtiment industriel en hôtel de police, à Moustier: la mayoresse Stéphanie Thoron aux commandes d’une grue, le chef de corps Frédéric Henry juché à ses côtés, debout sur l’engin chenillé.
La zone de police SamSom (Sambreville-Sombreffe), elle, a mis les formes. Invité beaucoup de monde à une réception, ce vendredi matin, sous un chapiteau dressé à l’endroit du futur hôtel de police, rue du Cimetière des Français, à Auvelais. Au programme: un service de navettes, un accueil café, trois discours clairs et concis, le coup de pelle (hydraulique) lancé par le président de la zone, Jean-Charles Luperto. Première photo d’une série d’autres, plus souriantes les unes que les autres, bétonnant ce moment de passage dans la réalité d’un projet longtemps réfléchi, instruit et espéré.
Est-ce parce qu’ici, l’hôtel de police résulte d’un marché-concours de haute voltige, privilégiant la performance du projet au prix, qui a vu Thomas & Piron Bâtiment écraser aux points ses cinq concurrents ? Possible, tant le futur pôle policier de 4800 m2 est présenté comme étant à la pointe à tout va, tant en termes de technologies constructives que de performances énergétiques.
À l’heure de lancer officiellement ce chantier tant désiré, l’enthousiasme est palpable, surtout chez les premiers intéressés bien sûr, le personnel policier et son chef de corps en tête, Jean-Paul Bourgeois, évoquant un pas de géant vers une fonction de police 2.0 orientée efficacité, bien-être et sécurité.
Sous un chapiteau secoué par le vent, le président de SamSom loue la centralité géographique du futur commissariat 2.0, non seulement pour une meilleure efficacité d’intervention de la zone mais aussi au regard d’un potentiel élargissement de la zone de police. Bien informé, le député-bourgmestre ne présente même plus cette fusion comme hypothétique. Elle est désormais inscrite dans les astres, économies d’échelle oblige. L’orateur n’exclut pas qu’un tel bâtiment optimalisé, à deux étages, comprenant un complexe cellulaire, des bureaux d’audition classique et Salduz (avec avocat), ainsi que des bureaux administratifs et opérationnels dernier cri, puisse devenir le phare d’une méga-zone de police. "Une zone dont les frontières se calqueraient, pourquoi pas, sur celles de notre zone de secours Val de Sambre". Ce qui supposerait une double fusion: avec Jemeppe et la zone Entre-Sambre et Meuse.
Second orateur: le chef de corps, Jean-Paul Bourgeois, pour qui les 3 commissariats existants, datant de bien avant la réforme de 1998, ne sont plus adaptés à rien. Plus dignes des victimes, des citoyens, des suspects. Et énergivores. À Tamines, le bâtiment de l’ancienne gendarmerie sera revendu. L’antenne de Sombreffe, elle, sera maintenue.
Un salut au drapeau
"Quand on vient déposer plainte et qu’on trouve tout de suite une place de parking. Quand la salle d’attente est réconfortante. Quand les salles d’audition sont feutrées acoustiquement, c’est déjà une résolution du problème", dira-t-il, d’un verbe teinté d’humour.
Des espaces réinventés, fluidifiant les échanges et les flux, auront aussi un impact sur la qualité des investigations policières, aujourd’hui plus compliquées qu’avant: "L’information, c’est la base du métier. Une bénigne info, partagée sur un plateau, peut donner lieu à un déclic et enclencher un travail d’équipe et d’enquête. L’outil a beau être merveilleux, l’humain restera au cœur du système, ce qui induira l’instauration de nouvelles procédures", poursuit-il. Le chef de la zone n’exclut pas lui non plus de mettre cet hôtel de police chouchoutant toutes les normes au service de collaborations avec des zones voisines, pour gagner en efficacité et capacité.
Le coup de pelle, le président Luperto le donne ensuite, sous la pluie mais dans la joie, et sous le regard amusé des acteurs du dossier. La police, face au terrain boueux et encore vague, a souhaité un moment plus solennel. Les agents présents en uniforme, alignés sur trois rangs, ont salué leur drapeau bleu à la main-flamme blanche s’élevant le long de son mât. Reste plus qu’à décompter les jours. Ce chantier, d’une durée de 18 mois, devrait s’achever à l’automne 2024.