Pour acheter de la cocaïne, il prostitue sa compagne
Deux scènes de coups et la destruction de divers objets sont reprochées au prévenu, en plus du proxénétisme.
Publié le 10-03-2023 à 21h35 - Mis à jour le 10-03-2023 à 21h36
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C’est en état de récidive que Dimitri a comparu ce jeudi après-midi devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Charleroi. Fin juin 2021, le quadragénaire avait obtenu une chance de la justice via un sursis de 3 ans pour des vols à l’étalage.
Un an et demi plus tard, le parquet tire l’amer constat que cette main tendue vers Dimitri n’a absolument servi à rien. En 2022, l’homme détenu à la prison de Jamioulx s’est montré violent envers sa compagne, et plutôt bien organisé en tant que proxénète.
Un décès et la cocaïne
Les 21 mai et 28 novembre, Dimitri est suspecté d’avoir asséné des coups à sa compagne. Son explication ? "Une bousculade et une chute dans le coin des escaliers après une poussée." Pour la substitute Malorgio, c’est bien plus que ça. "Il a notamment porté une gifle, car la victime refusait de téléphoner à son dealer pour se fournir en cocaïne et la compagne a été attrapée à la gorge, avant de recevoir une pluie de coups et une côte cassée lors de la seconde scène", insiste la magistrate.
Le 5 septembre, au lieu "de se défouler" sur la victime, Dimitri a préféré casser une télévision, une porte et une planche en bois servant de table dans le logement de sa compagne de l’époque. Pour expliquer ses violentes réactions, Dimitri se planque derrière le décès de son père et sa dépendance à la cocaïne. Dépendance l’ayant aussi conduit à agir comme un mac.
"Les plaques notées, au cas où"
Hormis la détention de cocaïne, Dimitri doit également s’expliquer sur une prévention de proxénétisme. Car oui, pour le ministère public, le prévenu a forcé sa compagne à "faire le trottoir", tout en s’occupant de l’organisation du business juteux. À 18 h, Dimitri et sa victime prenaient le bus direction la ville basse. Installée sur un trottoir, la compagne devait enchaîner les prestations et était étroitement surveillée par son "compagnon", installé sur un banc non loin de là. "Et ils repartaient vers 3h du matin en taxi. Elle devait faire la totale pour 50 euros et les fellations pour 20 euros. Si elle ne donnait par l’argent, le prévenu s’énervait", détaille le parquet.
Selon Dimitri, c’est bien sa victime qui est à l’origine de la prostitution forcée. "C’est elle qui a proposé ça pour qu’on arrondisse les fins de mois. Moi j’étais au CPAS et elle se trouvait à la mutuelle. Ce n’était pas tous les jours qu’on faisait ça. On a peut-être fait ça 10 fois", se défend le prévenu, qui confirme que l’argent servait directement à aller se fournir en cocaïne, le péché mignon de Dimitri. À entendre ce dernier, la sécurité de sa compagne était toutefois assurée. "J’étais toujours sur place pour vérifier et je prenais note des plaques d’immatriculation des clients, au cas où elle ne revenait pas."
Pour enfin faire comprendre la leçon à Dimitri, une peine sévère et ferme de trois ans de prison est requise. Me Ricardo Bruno, l’avocat à la défense, demande une dernière chance via un sursis probatoire pour celui qui "a perdu pied" suite au décès de son paternel. Jugement dans deux semaines.